Lorsque le désormais célébrissime parachutiste Felix Baugmartner a déclaré qu'il faudrait mettre en place "une dictature modérée" parce que "tu ne peux rien modifier dans une démocratie", beaucoup ont parlé de "dérapage" ou se sont moqués de la prise de position du sportif, en la jugeant tantôt bête, tantôt dangereuse. Pourtant, elle n'était qu'un témoin supplémentaire de la remise en question montante d'un fonctionnement démocratique qui semble arriver à bout de souffle.
Le problème n'est évidemment pas la démocratie elle-même, sans aucun doute préférable à toute forme d'autocratie, mais la manière dont elle se traduit concrètement dans les institutions et dans leurs effets. On demande à des hommes et des femmes élus de prendre des décisions courageuses et performantes sur le long terme alors qu'ils sont en permanence confrontés à la réaction immédiate de l'opinion et qu'ils doivent sans cesse se re-présenter devant les électeurs, sans que les effets de long terme de leurs politiques aient pu être appréciés ; ce qui résulte inévitablement en des décisions qui n'ont qu'un effet de court terme et aucune vision stratégique. On leur demande par ailleurs de prendre position sur un très grand nombre de sujets divers et variés, sur lesquels ils n'ont pas compétence, ce qui les oblige à faire confiance à "ceux qui savent", pour le plus grand bonheur des lobbyistes de tous bords.
La démocratie est cassée et ce n'est pas une honte de le dire ; c'est même salutaire. Certains proposent des remèdes, comme la très intéressante proposition de démocratie liquide, qui demande à être creusée.
A défaut d'une évolution aussi importante des institutions, le co-fondateur de Google Sergey Brin a publié sur Google+ un message qui démontre encore que même une partie des élites perd confiance dans le fonctionnement actuel de la démocratie.
"Je dois avouer que je redoute les élections d'aujourd'hui", écrit Brin. "Non pas à cause de qui pourrait gagner ou perdre (…) Mais parce que quel que soit le résultat, notre gouvernement sera toujours ce feu de joie géant de la partisanerie".
"C'est ironique parce qu'à chaque fois que j'ai rencontré nos élus, ils sont toujours réfléchis et bien intentionnés. Et pourtant collectivement, 90 % de leurs efforts ont l'air de se concentrer sur la façon d'en colle une à l'autre parti".
"Donc, mon plaidoyer pour les vainqueurs, quels qu'ils soient : s'ils vous plait retirez-vous de vos partis respectifs et gouvernez en tant qu'indépendants de nom et d'esprit. C'est probablement la plus grande contribution que vous pourriez offrir au pays", termine Sergey Brin, en demandant aux lecteurs de passer le mot à leurs élus s'ils sont d'accord.
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