The reach of the US & Vivendi: Gabon Minister announced Me.ga domain will be suspended. Calls cloud storage site cyber crime.
— Kim Dotcom (@KimDotcom) November 6, 2012
Lorsqu’il a annoncé le lancement de Mega programmé le 19 janvier dernier, le fondateur de MegaUpload Kim Dotcom pensait s’être mis à l’abri des saisies de noms de domaine en se réfugiant vers un nom de domaine gabonais. Mais visiblement le Gabon a encore moins la culture de l’état de droits que les Etats-Unis. En effet, le gouvernement du Gabon a décidé de suspendre illico presto le nom de domaine me.ga (en fait détourné par des hackers ce mercredi matin) utilisé par Kim Dotcom, avant-même que le site ne propose le moindre service d’hébergement de fichiers, et avant-même qu’une plainte soit déposée par les ayants droit.
« J’ai instruit mes services et les départements compétents afin que le site « www.me.ga » soit immédiatement suspendu, à charge pour ses actuels ou futurs titulaires de justifier de leur intérêt légitime et de leur bonne foi quant à l’utilisation quant à l’usage qu’ils comptent faire de ce site« , a déclaré le ministre gabonais de la Communication et de l’Economie Numérique, Blaise Louembé, dans une déclaration d’une grande solennité.
En France, Eric Besson avait eu une démarche similaire pour interdire l’hébergement de Wikileaks en France, alors que Wikileaks n’avait jamais été déclaré illégal.
« Le Gabon ne peut servir de plateforme ou d’écran dans la commission d’actes qui viseraient à violer les droits d’auteur en général, ni à être instrumentalisé par des personnes peu scrupuleuses du respect de notre législation nationale et du texte des accords internationaux« , a complété Blaise Louembé.
Kim Dotcom accuse les Etats-Unis
Comme Numerama l’avait fait remarquer, les poupées russes des participations financières font que le nom de domaine Me.Ga était géré par Vivendi, l’un des plus grands adversaires de MegaUpload. Le Gabon a en effet délégué la gestion du domaine .ga à Gabon Telecom, qui appartient à Vivendi par l’intermédiaire de sa filiale Maroc Telecom. Peut-être la multinationale a-t-elle un rôle dans la décision d’une surprenante rapidité prise par les autorités gabonaises, à moins que l’administration américaine ait elle-même fait pression.
Rappelons que dans un document judiciaire, les Etats-Unis ont menacé Kim Dotcom de le renvoyer en prison s’il lançait un nouveau service sur le modèle de MegaUpload, parce qu’il violerait ainsi un engagement pris au moment de sa remise en liberté conditionnelle en Nouvelle Zélande.
En réaction, Kim Dotcom préfère utiliser l’ironie, tout en accusant Blaise Louembé de corruption. « Le ministre du Gabon a utilisé une machine à voyager dans le temps pour analyser la légalité du futur Mega. Verdict : Cybercrime ! Il obtient 5 dollars de récompense de la part du FBI« .
Le fondateur de MegaUpload veut aussi rassurer, en expliquant qu’il a un nom de domaine alternatif en réserve. « Ca démontre juste la chasse aux sorcières de mauvaise foi que mène le gouvernement américain« , juge-t-il.
Don’t worry. We have an alternative domain. This just demonstrates the bad faith witch hunt the US government is on.
— Kim Dotcom (@KimDotcom) November 6, 2012
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