Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, dit l'adage. Mais à deux jours de la fin du scrutin ouvert par Facebook, les jeux sont pratiquement faits : malgré une mobilisation importante des utilisateurs, le seuil minimal pour rendre le résultat du vote obligatoire ne sera jamais atteint. Il faudrait pour cela que 299,5 millions d'internautes se manifestent avant lundi. Soyons réalistes : ça n'arrivera pas.
À l'heure où nous écrivons ces lignes, 572 252 membres du réseau social ont pris part au vote, qui a débuté le 3 décembre. 501 031 (environ 87,6 %) ont voté contre les nouvelles versions de la déclaration des droits et responsabilités et de la politique d'utilisation des données. Seule une petite part des votants, 71 221 (environ 12,4 %), s'est prononcée en faveur du changement des règles.
Sauf coup de théâtre, ce vote sera probablement le dernier mis en place par Facebook. En effet, le site communautaire compte mettre un terme à son expérience de la démocratie participative en supprimant la possibilité offerte depuis 2009 aux usagers de peser sur la politique et les orientations du réseau social. Pour l'empêcher, il faudrait qu'au moins 30 % de la totalité des inscrits votent contre.
Au regard de la participation actuelle, la mise à jour des documents régissant Facebook est acquise. Même si un demi-million d'internautes a dit non, cela ne représente que 0,05 % de l'ensemble des membres recensés sur le site, qui en compte plus d'un milliard selon les statistiques officielles. "Si la participation est inférieure à 30 %, le résultat du vote sera uniquement pour information", explique le site.
Facebook considère que les nouveaux changements sont nécessaires, bénins et, surtout, bénéfiques pour les utilisateurs (sinon, pourquoi changer les règles ?). Mais ces évolutions suscitent la crainte d'organisations chargées de défendre les droits des internautes, comme l'EPIC ou la CNIL irlandaise, notamment au niveau des croisements de données entre Facebook et Instagram, acquis cette année.
Les problématiques de vie privée et de confidentialité sont pourtant prises à cœur par une partie des usagers du réseau social. Il suffit de se rappeler la réaction épidermique survenue au sein de la communauté française lorsqu'une rumeur sur la publication des messages privées est apparue. Ou encore des tentatives de s'opposer aux règles du site en publiant un message affirmant ses droits.
Si ces réactions sont dans un cas injustifiées et dans l'autre sans valeur juridique, elles révèlent malgré tout une certaine sensibilité sur ces sujets. Mais celle-ci est loin d'être partagée par tous. Car Facebook a envoyé un mail cette semaine à ces membres pour les avertir des prochains changements et de l'existence d'un vote. Bien peu se sont visiblement sentis concernés, vu le taux de participation et malgré les controverses régulières dont Facebook fait l'objet.
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