Alors qu'un médiateur est actuellement chargé de faciliter les négociations entre la presse française et Google, la presse belge semble avoir obtenu ce qu'elle attendait de la part du moteur de recherche. Copiepresse, qui fédère les journaux de Belgique pour défendre leurs intérêts, a annoncé mercredi la conclusion d'une série d'accords avec Google, qui mettent fin à un conflit ouvert en 2006.
Dans un article publié mercredi, Le Monde (qui demande lui-même à ce que Google paye pour l'indexation de ses articles) affirmait qu'un "accord secret" a été conclu en Belgique le 7 décembre entre les éditeurs des journaux francophones, la Société de droits d'auteur des journalistes, et Google. "Le géant américain va verser une indemnisation conséquente, qui représente selon une source "entre 2 % et 3 % du chiffre d'affaires" de la presse belge francophone, soit près de 5 millions d'euros", ajoutait le quotidien français.
Mais cette information est contestée par Copiepresse, qui reconnaît uniquement le paiement d'une somme forfaitaire non divulguée, essentiellement pour dédommagement des frais de justice. "L'accord ne prévoit pas le paiement de redevances aux éditeurs et aux auteurs belges pour l'inclusion de leurs contenus dans nos services", a assuré à l'AFP Copiepresse.
Néanmoins, l'accord confirme bien ce qui est pressenti pour la presse française : un accord privé entre Google et une poignée de titres, au détriment des publications de moindre importance, et des blogs qui sont désormais quasiment absents de Google News et qui pourraient être plus encore enterrés. Selon l'AFP, Google et la presse belge vont nouer des partenariats visant à "stimuler la fréquentation des sites de ces journaux et de les aider à monétiser leurs contenus en ligne, mais aussi de développer leur distribution sur les plateformes mobiles et d'augmenter la participation des lecteurs à leurs portails".
Des termes flous qui peuvent laisser présager d'accords tournant autour d'une meilleure indexation de leurs journaux sur Google Search, de l'intégration privilégiée de la régie publicitaire Google Adsense, de mises en avant sur la plateforme Google Flux pour Android, ou encore de l'utilisation plus poussée du réseau social Google Plus en complément de Facebook ou Twitter.
Il n'y aura sans doute pas de redevances de droits d'auteur au sens strict, ce qui obligerait à reconnaître la légitimité juridique d'une telle demande, mais le paiement par Google d'une série de placements de ses services sur les sites de presse.
Si c'est bien le cas (mise à jour : c'est bien le cas), Google sortira grand gagnant de cet accord.
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