Ce matin, nous rapportions la conclusion d'un accord entre la presse belge et Google, en lisant entre les lignes que l'accord ne prévoyait pas de paiement direct de redevances de droits d'auteur pour l'indexation des journaux, mais une série de partenariats commerciaux très bénéfiques pour Google, puisqu'ils lui permettraient de mettre en avant ses services à travers les sites de presse. Ces derniers, en échangent, factureront cette visibilité à Google.
Cette interprétation est très clairement confirmée par la publication par Google des grandes lignes de l'accord, et de la liste des partenariats qu'il prévoit. Ils pourraient dessiner le cadre du futur accord entre la presse française et Google. Voici ces partenariats, tels que décrits par Google lui-même :
- Promouvoir à la fois les services des éditeurs et les services de Google – Google fera la promotion de ses services sur les médias des éditeurs, tandis que les éditeurs optimiseront leur utilisation des solutions publicitaires de Google, en particulier AdWords pour attirer de nouveaux lecteurs ;
- Accroître les revenus des éditeurs – en collaborant à gagner de l'argent avec les contenus, à la fois avec des modèles premium (paywalls, abonnements), et à travers des solutions publicitaires telles que la plateforme Adsense et la place de marché AdExchange ;
- Accroître la participation du lecteur – en implémentant des outils sociaux de Google+, y compris les Vidéo-bulles (Hangouts), sur les sites d'actualités, et en lançant des chaînes officielles YouTube ;
- Améliorer l'accessibilité des contenus de l'éditeur – en collaborant sur la distribution des contenus originaux des éditeurs sur les plateformes mobiles, en particulier sur smartphones et tablettes.
Google a ainsi obtenu ce qu'il voulait. Il va payer, non pas pour indexer des contenus, mais pour accroître la visibilité de ses services sur les sites de presse, et ainsi accroître ses parts de marché sur la publicité en ligne, la vidéo, les réseaux sociaux et la mobilité. La presse belge, elle, a obtenu une nouvelle source de revenus, et certainement des conditions financières favorables à la fois sur AdWords (pour payer moins cher sa propre publicité) et sur AdSense (pour avoir une plus grande part du gâteau sur les revenus générés par les publicités Google affichées sur ses sites internet).
"Beaucoup de gagnant-gagnant existe pour Google et pour les éditeurs pour unir leurs forces dans le nouvel univers numérique", écrit Google.
Mais il n'est pas dit qu'en France, un tel accord ne déclenche pas une énième procédure en abus de position dominante de la part des concurrents des services mis en avant par Google…
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