Facebook n'a jamais été un grand partisan des pseudonymes sur sa plate-forme. Si le réseau social les tolère dans une zone très précise (les coordonnées du profil), ils sont en revanche interdits comme nom de compte. Lorsqu'il s'inscrit sur le site communautaire, l'usager a l'obligation de renseigner son vrai prénom et son vrai nom, au risque d'être sanctionné.
"Les utilisateurs de Facebook donnent leur vrai nom et de vraies informations les concernant, et nous vous demandons de nous aider à ce que cela ne change pas", peut-on lire dans les conditions d'utilisation du site. "Facebook est une communauté dans laquelle les gens communiquent en exposant leur identité réelle. Nous demandons à tous les utilisateurs d’utiliser leur vrai nom", ajoute la FAQ.
Ce rejet des pseudonymes comme identité principale fait polémique. Pour les responsables de la plate-forme américaine, l'utilisation de la véritable identité contribue à civiliser les commentaires et à rehausser le niveau des discussions. Puisque les gens parlent à visage découvert, ils prennent garde à leurs propos, limitent les invectives et attaquent les idées plutôt que les personnes.
Cette vision est contestée. D'aucuns estiment que l'anonymat (ou le pseudonymat) libère la parole et préserve un espace de liberté pour fournir des témoignages sur des situations qui ne pourraient pas être révélées à visage découvert. C'est le cas par exemple d'un internaute voulant évoquer une maladie, d'un autre parlant de son expérience professionnelle ou encore d'un autre évoquant la consommation de drogues.
En Allemagne, la CNIL allemande (Unabhaengiges Landeszentrum fuer Datenschutz (ULD)) considère que l'obligation d'utiliser sa véritable identité sur Facebook s'oppose avec la législation allemande. L'ULD réclame un changement immédiat de la politique mise en place par Facebook, afin d'autoriser les internautes allemands à pouvoir utiliser des pseudonymes, s'ils le souhaitent.
"La permission d'utiliser des pseudonymes est raisonnable. L'obligation d'utiliser la véritable identité ne permet pas de prévenir les abus comme les provocations ou les insultes pas plus qu'elle n'empêche l'usurpation d'identité", explique l'ULD dans un communiqué. Cette obligation "doit immédiatement être abandonnée par Facebook".
De son côté, Facebook s'est évidemment dressé contre les affirmations de l'ULD. Une porte-parole de la plate-forme a indiqué à IT World que cette injonction "est sans fondement" et qu'elle sera combattue "vigoureusement". Elle a assuré en outre que le site respecte la législation européenne sur ce sujet. Facebook a deux semaines pour s'opposer à cette demande.
Contrairement à l'ULD, la Commission nationale de l'informatique et des libertés n'a jusqu'à pas demandé un tel changement à Facebook. C'est une question toutefois importante, puisque 90 % des jeunes sondés dans l'enquête 2011 (.pdf) de la CNIL ont renseigné leur véritable identité sur leur réseau social préféré, alors même que l'emploi d'un pseudonyme est recommandé (.pdf), lorsque c'est possible.
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