L'UFC-Que Choisir aura réussi à faire bouger les choses. Au début du mois, l'association de consommateurs a révélé les résultats d'un sondage opéré auprès des internautes, qui montrait que "83 % des abonnés de Free ayant répondu en nombre à notre sondage confirment qu’ils sont dans l’incapacité […]d’utiliser correctement YouTube". Chez SFR et Orange, la proportion de clients insatisfaits tombait à 46 % et 47 %, ce qui reste beaucoup trop élevé mais beaucoup moins que chez Free.
Hasard ou non du calendrier, l'Arcep a ouvert le lendemain une enquête officielle sur les problèmes d'interconnexion entre YouTube, notamment, et les différents FAI français. "Début 2013, en fonction des réponses apportées, l'Arcep décidera s'il y a des suites à donner", prévenait le régulateur. Depuis, mais ça ne peut être qu'une coïncidence, il semble que les problèmes d'accès à YouTube depuis une ligne Free ont bénéficié d'une nette amélioration, comme nous l'ont confirmé de nombreux abonnés. La situation est encore loin d'être parfaite, et la qualité d'accès peut varier d'une journée à l'autre, mais la situation est incomparable avec les mois passés.
En attendant les résultats de l'enquête de l'Arcep, plusieurs sénateurs ont demandé cette semaine au gouvernement de réagir. Michel Savin (UMP), Robert Navarro (PS) et Gérard Cornu (UMP) ont tous les trois posé une même question à la ministre de l'économie numérique Fleur Pellerin, "sur les difficultés de connexion d'un grand nombre d'abonnés à certains services internet". Mais ils n'en font pas une affaire Free / YouTube, et souhaitent étendre le problème à l'ensemble des opérateurs et des interconnexions avec les services de vidéo en ligne.
"La qualité des connexions est insuffisante chez presque tous les opérateurs", constatent les sénateurs en s'appuyant sur les résultats de l'enquête menée par l'UFC-Que Choisir. Outre les difficultés avec YouTube, "nombre de consommateurs rencontrent par ailleurs des problèmes d'accès aux services de streaming ou de télévision de rattrapage via leur box ; ainsi, la moitié des clients Bouygues Télécom ne sont pas satisfaits par ce dernier service", écrivent-t-ils.
"Ces problèmes d'interconnexion pénalisent les consommateurs qui ne bénéficient dès lors plus de la totalité des services payés, sans même en avoir été informés au préalable. Si des règles claires ne sont pas rapidement établies, les difficultés d'accès entre les différents acteurs vont se multiplier, mettant en danger le principe d'un internet libre et ouvert à tous".
En creux, ils demandent donc l'adoption d'une loi pour la défense de la neutralité du net, qui avait été promise par le camp Hollande pendant la campagne électorale. Mais plutôt que de présenter un projet de loi, la ministre Fleur Pellerin organisera mi-janvier une énième table ronde…
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