La semaine passée, le gouvernement de Vladimir Poutine dressait une liste des contenus et choses qui sont considérés comme des marqueurs d’extrémisme.
Alors même que Saint Petersbourg se remet difficilement de l’attentat particulièrement meurtrier qui a touché la ville russe, le Kremlin a décidé de persévérer dans sa politique de censure et de surveillance des activités en ligne en mettant à jour sa liste de documents extrémistes interdits sur le territoire. Le document diffusé par le gouvernement contient plus de 460 pages d’interdictions diverses et variées (au total 4 074 images, articles ou slogans).
Toutefois, de nombreux médias se surprennent de voir apparaître dans la liste des choses devenues illégales sur le web russe un article précisant qu’une photo de M. Poutine avec « les yeux et les lèvres maquillés » est désormais illégale et peut conduire à des poursuites, au nom de la lutte contre l’extrémisme.
La justice russe précise à propos de cette caricature du chef d’État qu’elle laisse planer un doute sur « la supposée orientation sexuelle non-standard du président de la Fédération de Russie. » Ce qui selon le Kremlin constitue donc un extrémisme.
En réalité, la caricature à laquelle fait mention la justice russe est née durant les manifestations de 2013 lorsque le Kremlin légiférait sur l’interdiction pure et simple de représenter les LGBTQI. Cette loi profondément homophobe, qui comparait notamment les minorités sexuelles à des populations pédo-criminelles, avait suscité des protestations dans les grandes métropoles de la fédération.
Pour rappel ces manifestations avaient provoqué la colère du Kremlin et les forces de l’ordre avaient attaqué puis arrêté les manifestants à plusieurs reprises.
Enfin, depuis 2014, il est illégal de liker des contenus combattus par le pouvoir sur Internet. De fait, depuis le 30 mars, tous les internautes russes qui likeront une des caricatures du président russe pourront être emprisonnés, selon la loi.
Mème malgré lui, Vladimir Poutine est le premier homme politique au monde à décider quel mème est autorisé ou non sur le web. Ironique pour celui qui est souvent accusé d’avoir encouragé de diverses manières l’émergence des trolls d’extrême droite en Occident.
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