Google rémunère-t-il les femmes aussi bien que les hommes, lorsque les niveaux de qualification sont équivalents ? Non, à en croire les conclusions du département du travail des États-Unis, qui affirme avoir relevé une inégalité salariale en passant en revue des bulletins de paie datés de 2015. Le ministère dit avoir remarqué des écarts de salaires injustifiables et « systématiques ».
Ce constat, Google ne le partage évidemment pas. Lorsque l’affaire s’est répandue dans la presse, la firme de Mountain View s’est attachée à répéter qu’elle n’a « trouvé aucun écart » dans le cadre ses analyses annuelles sur sa politique de rémunération, et d’ajouter que les services fédéraux n’ont « fourni ni donnée, ni méthodologie », pas plus qu’ils ne semblent avoir tenté de discuter avec Google en amont.
Face aux critiques du département du travail et à la mauvaise presse que toute cette affaire est en train de causer, ce qui ternit de fait l’image d’une entreprise qui s’est employée depuis plusieurs années à se montrer progressiste par bien des aspects, du refus de l’homophobie à l’aide aux réfugiés, il fallait réagir. Et réagir vite. C’est ce qu’a fait Google ce mardi.
Dans l’espoir d’éteindre l’incendie médiatique, l’entreprise s’est décidée mardi à lever un coin du voile recouvrant son système de rémunération. « En résumé, chaque année, nous proposons un montant pour la nouvelle rémunération de chaque salarié (incluant le salaire de base, les primes et les dédommagements) en fonction du rôle, du niveau d’emploi, du lieu de travail ainsi que les notes de performances actuelles et récentes », écrit Google.
Et d’après Google, son dispositif ne prend en compte à aucun moment le sexe de la personne évaluée. L’entreprise californienne explique en effet que cette information n’apparaît pas dans les données auxquelles ont accès les responsables en charge du calcul des salaires. Ces éléments asexués sont ensuite intégrés dans son modèle d’équité salariale composé de quatre phases.
Le but ? Procéder aux ajustements nécessaires si un écart statistique notable est relevé. « Notre modèle d’équité salariale examine ensuite les employés dans les mêmes catégories d’emplois et analyse leur rémunération pour confirmer que le montant ajusté ne montre aucune différence statistiquement significative entre la rémunération des hommes et des femmes », écrit Google.
Notre analyse nous donne confiance sur le fait qu’il n’y a pas d’écart salarial entre hommes et femmes chez Google
« Fin 2016, nous avons effectué notre analyse la plus récente dans 52 catégories d’emplois différentes et majeures, et nous n’avons trouvé aucun écart de rémunération entre les sexes. Néanmoins, si les employés sont préoccupés ou pensent qu’il existe des facteurs uniques ou souhaitent une évaluation plus individualisée, nous approfondissons [l’analyse] et apporterons les corrections appropriées », poursuit la firme.
En clair, il n’y aurait donc pas d’écart salarial chez Google basé sur le sexe lorsque les deux salariés comparés effectuent les mêmes tâches, occupent le même poste ont le même niveau de qualification. « Notre analyse nous donne confiance sur le fait qu’il n’y a pas d’écart salarial entre hommes et femmes chez Google », tranche Eileen Naughton, la vice-présidente en charge des ressources humaines.
Il reste désormais à voir ce que va en dire la justice, dans la mesure où le département américain du travail a porté plainte contre Google.
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