Il faut croire que Facebook met un peu trop en confiance ses usagers, puisque ceux-ci oublient visiblement les règles élémentaires de prudence lorsqu'ils écrivent ou publient sur Internet. Or, chacun est responsable de ses écrits sur la toile, a fortiori sur les réseaux sociaux. Ces espaces doivent être considérés comme des lieux publics, où chaque parole sera ensuite lue, indexée, archivée et recherchée.
Dans ces conditions, Facebook ne peut tenir lieu de défouloir. Cette consigne, six élèves du lycée Lakanal de Sceaux s'en souviendront longtemps. Selon France Bleu Paris, ces lycéens sont passés en conseil de discipline avant d'être renvoyés de l'établissement. La raison ? Ils ont ouvert deux faux profils sur Facebook pour s'en prendre violemment à quatre professeurs.
Dans le détail, les six conseils de discipline ont abouti à deux exclusions définitives et trois renvois provisoires. Seul un élève a échappé à cette sanction – la plus sévère à disposition du corps professoral -. Entre-temps, les professeurs ont obtenu la fermeture des deux comptes, qui étaient connus des autres élèves de l'établissement et sur lesquels ces derniers pouvaient laisser des commentaires, parfois désobligeants.
Selon la station de radio, les quatre enseignants étaient la cible "d'injures" et de "photomontages obscènes". Une plainte a depuis été déposée au commissariat et une enquête préliminaire a été ouverte pour "injure publique envers un fonctionnaire chargé du service public par parole, image, écrit ou moyen de communication électronique" et "atteinte à la dignité".
Il est extrêmement difficile pour l'Éducation Nationale d'agir a priori pour dissuader les élèves de se laisser aller sur les réseaux sociaux. Seule une pédagogie accrue peut sensibiliser les élèves au fait que les sites communautaires ne sont pas des espaces où l'on peut tout dire, où la loi ne s'appliquerait pas. Par le passé, des affaires similaires ont montré que des propos déplacés pouvaient être poursuivis en justice.
Les dérapages sur les réseaux sociaux ont fait l'objet d'une question écrite fin 2011. Le sénateur Jean-Jacques Mirassou se disait alors las des "attaques diffamatoires qui s'exercent sur les réseaux sociaux". Pensant que "les auteurs d'attaques diffamantes ne sont nullement intimidés par une loi", il suggérait la mise en place d'une riposte graduée contre les insultes sur le net.
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