Lors d'un déplacement du premier ministre néo-zélandais à Hollywood, les studios de cinéma l'ont remercié d'avoir mis en place la riposte graduée. Mais les majors estiment que le mécanisme est trop coûteux, ce qui les empêche de l'utiliser à son plein potentiel. Ils souhaitent que le prix demandé aux ayants droit par identification et notification baisse drastiquement.

La riposte graduée est peut-être active en Nouvelle-Zélande, mais son mécanisme est encore trop coûteux aux yeux de l'industrie cinématographique. Selon le New Zealand Herald, le premier ministre néo-zélandais, John Key, a été sensibilisé sur ce point lors d'un déplacement à Hollywood, où des réunions ont été programmées avec des représentants des studios américains.

Les majors du cinéma estiment en effet que le coût de l'identification d'un internaute suspecté d'avoir téléchargé illégalement une œuvre protégée sur les réseaux peer-to-peer est trop élevé. Cette procédure coûte actuellement 25 dollars néo-zélandais par cas, soit environ 15,5 euros. Or, si les fournisseurs d'accès à Internet prennent d'abord en charge cette dépense, les ayants droit doivent ensuite les rembourser.

Un montant dissuasif, qui n'incite par les ayants droit à multiplier les demandes d'identification. Ces derniers espéraient au maximum 2 dollars néo-zélandais par adresse IP capturée. Dès lors, il n'est pas surprenant qu'entre octobre 2011 et avril 2012, à peine 2766 notifications ont été envoyées aux FAI (plus de 69 000 dollars néo-zélandais). Surtout que les condamnations sont encore bien rares.

La riposte graduée n'a pour l'instant abouti qu'à une seule condamnation. Fin janvier, un tribunal a sévi en ordonnant à une internaute de verser 616,57 dollars sur les 15 000 dollars prévus au maximum par la loi. Sur cette somme, 50 dollars iront à l'association du disque (RIANZ) pour rembourser le FAI des coûts générés par l'identification (l'adresse IP a été capturée deux fois, pour deux titres piratés).

Bien entendu, les défenseurs du dispositif estiment que son efficacité ne se juge pas au nombre de condamnés mais doit plutôt s'observer à travers les habitudes des pirates. Si ces derniers sont dissuadés de fréquenter les réseaux P2P, c'est que ça marche, selon eux. Mais cette pédagogie a quand même un coût et les ayants droit ne souhaitent pas mobiliser des fonds considérables à cette mission.

En l'état, impossible pour les ayants droit d'atteindre le rythme de croisière imaginé initialement : 5000 identifications entraînant l'envoi de 5000 notifications tous les mois. Cela coûterait au secteur 125 000 dollars néo-zélandais (environ 78 300 euros) au secteur. D'où l'intense lobbying fait sur l'exécutif pour qu'il intercède en faveur des studios de cinéma.

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