Les choses semblent s'accélérer pour l'adoption du BitCoin comme véritable système monétaire alternatif. De plus en plus de fournisseurs de services acceptent en effet d'être payés en BitCoins, alors qu'il s'agit d'une monnaie non étatique, sans gestionnaire central, et qui garantit l'anonymat aux payeurs. L'on a ainsi vu Wordpress accepter les BitCoins dès le mois de novembre 2012, ou d'autres services plus surprenants comme celui qui permet d'acheter une pizza en BitCoin.
Ce week-end, au moment où il annonçait que la France était son premier pourvoyeur de clients, Kim Dotcom a annoncé que Mega accepterait désormais d'être payé en BitCoins :
#Mega now accepts #BITCOIN via our newest reseller Bitvoucher: bitvoucher.co
— Kim Dotcom (@KimDotcom) 16 février 2013
En façade, Mega n'accepte pas de recevoir directement des BitCoins. Le site de stockage et de partage de fichiers en ligne paraît utiliser les services d'un intermédiaire, BitVoucher, qui se charge de réceptionner les paiements effectués avec la monnaie virtuelle, laquelle est administrée par un protocole P2P sécurisé. BitVoucher reverserait alors le prix de l'abonnement à Mega, après l'avoir converti en dollars, et après une commission modeste.
En effet, un abonnement d'un mois à la formule de base de Mega (500 Go de stockage et 1 To de bande passante mensuelle), en principe vendu 9,99 euros par Mega, est facturé ce lundi matin 0,5223 BitCoin par BitVoicher, ce qui place l'abonnement autour de 10,50 euros. L'abonnement annuel le plus cher, vendu normalement 299,99 euros pour 4 To de stockage et 8 To de bande passante, est vendu l'équivalent de 314 euros.
Le BitCoin pour éviter l'assèchement financier ?
Malgré les apparences, BitVoucher n'est pas indépendant de Mega. Le site lui est consacré, en tant que "revendeur officiel" de Mega, et propose même un système d'affiliation qui permet de toucher 10 % de commission pour qui revend des abonnements Mega payés en BitCoin. Les conditions d'utilisation de ce programme ne sont pas sans rappeler les lignes rouge fixées aux sites pirates, avec en particulier l'interdiction d'utiliser les marques Mega pour faire passer le site pour un site officiel.
Kim Dotcom, qui tire les leçons de MegaUpload et de ses concurrents, se méfie de la façon dont les pouvoirs publics veulent désormais lutter contre le piratage. Il sait que sous la pression du gouvernement américain, les intermédiaires financiers traditionnels sont priés de ne plus accepter de paiements en faveur d'un service suspecté d'être utilisé pour le piratage. En France, les bruits de couloir prêtent à la mission Lescure l'ambition de jouer également sur ce plan-là pour obtenir la fermeture des sites utilisés pour pirater, en rendant les régies publicitaires et autres plateformes de paiement responsables des activités de leurs clients.
Aussi, comme nous l'avions dit dès décembre 2011, BitCoin deviendra un système refuge pour les services qui pourraient subir une stratégie visant à l'étouffement des moyens financiers. "C'est le pire cauchemar des Etats qui risque de se développer : les monnaies virtuelles", écrivions-nous alors. "En 2011, BitCoin a connu une ascension fulgurante avec une promesse simple, d'élaboration d'une monnaie de troc qui n'est gérée par aucun intermédiaire, exclusivement en P2P. Cet argent ne peut faire l'objet d'aucune imposition, met en danger la souveraineté de l'Etat, et ne peut pas être régulé. Les flux financiers ne peuvent pas être bloqués. Le risque n'est pas si théorique qu'il peut paraître (…) Le troc reste le troc, qu'il soit réalisé par l'intermédiaire d'euros, de dollars, de yuans ou de bitcoins.".
Ne reste plus à Mega qu'à trouver des fournisseurs de bande passante et de serveurs qui acceptent à leur tour d'être payés en BitCoin, et la boucle sera bouclée. Mais en attendant, il lui suffira de transformer ses BitCoins en dollars.
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