À défaut de pouvoir remonter jusqu’à l’origine des « fake news » concernant les différents candidats à la présidentielle, un chercheur de l’université de Louvain a voulu identifier les communautés de Twitter qui contribuent le plus à leur propagation. D’après ses résultats, le duo de tête est composé des partisans du Front national et des Républicains.
Sa méthodologie a consisté a sélectionner 9 rumeurs particulièrement récurrentes, qui concernent l’un des candidats à la présidentielle, sont facilement isolables sur Twitter, et dont l’inexactitude est avérée grâce au travail de vérification des journalistes de la plateforme CrossCheck. Une fois ces bases posées, il a pu se livrer à son analyse grâce à l’outil de veille Visibrain. En rassemblant toutes les occurrences liées aux rumeurs en question et en identifiant les comptes qui se suivaient respectivement, il a pu catégoriser ces communautés proches les unes des autres.
Résultat : le Front national est en tête (36 %), suivi des Républicains, répartis entre fillonistes (30 %) et sarkozystes (28 %) puis de la « cathosphère » (4 %, correspondant aux utilisateurs catholiques mais non partisans déclarés d’un candidat en particulier) et enfin de sources diverses (2 %). En cumulant les sarkozystes et les fillonistes, les Républicains devancent toutefois nettement le Front national (à 58 %).
Une concordance avec RT et Sputnik
Nicolas Vanderbiest conclut : « Après un examen assez approfondi, nous pouvons dire que les rumeurs sont principalement propagées par des comptes de la patriosphère, un ensemble d’acteurs regroupant des partisans de Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, François Fillon et ce qu’on appelle la « cathosphère ». »
Le consultant relève un autre élément particulièrement intéressant : « Lorsqu’on croise les comptes [des partisans] à ma liste des 6 000 comptes les plus actifs pour retweeter ou mentionner Sputnik et Russia Today, on obtient des taux de correspondance tout à fait significatifs puisque 75 % de la liste sont également ceux qui sont actifs autour de la propagande russe. »
Comme pendant la présidentielle américaine, l’influence réelle de la propagation de « fake news » sur les intentions de vote paraît toutefois difficile à évaluer, d’autant qu’on peut s’interroger sur son impact véritable puisque celles-ci sont principalement véhiculées au sein de communautés déjà rassemblées autour d’un candidat.
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