Alors que la riposte graduée se met en place aux États-Unis, des Américains hostiles au mécanisme se mobilisent pour réclamer l'intervention de la Maison Blanche. Une pétition mise en ligne samedi a récolté plus de 24 000 signatures. Elle demande l'arrêt du dispositif. La réponse, qui sera automatique si le palier des 100 000 signatures est atteint, risque néanmoins de doucher les espoirs de ces internautes.

Déployée en France et en Nouvelle-Zélande, la riposte graduée arrive aux États-Unis. Conçue pour mettre la pression aux internautes enfreignant le droit d'auteur sur les réseaux peer-to-peer, elle consiste, selon ses promoteurs, à éduquer les pirates en leur exposant les effets négatifs du téléchargement illicite. Le dispositif s'appuie sur un mécanisme composé de six paliers et mobilise les cinq principaux FAI.

L'arrivée de la riposte graduée après plusieurs reports marque un tournant dans la lutte contre le piratage aux USA. Ce système succède en effet à la vaste campagne judiciaire menée par Hollywood et les majors, qui poursuivaient devant les tribunaux les internautes suspectés d'enfreindre le droit d'auteur. Mais cette campagne, très coûteuse, n'a pas permis d'infléchir les nouvelles pratiques des Américains.

La riposte graduée américaine changera-t-elle la donne ? Il est sans doute un peu tôt pour le savoir. Les premiers mois seront néanmoins à suivre avec attention, si le mécanisme survit d'ici là. Car la résistance s'organise. Outre-Atlantique, des dizaines de milliers d'Américains s'opposent à ce mécanisme et demandent au gouvernement Obama d'en faire de même.

Depuis samedi, une pétition a été mise en ligne sur le site de la Maison Blanche et a récolté plus de 24 100 signatures. Mais pour obtenir une réponse officielle, il faut que celle-ci atteigne le cap des 100 000 signatures un mois après sa mise en ligne sur le site de la Maison Blanche. Et rien ne permet d'affirmer que celle-ci sera favorable, tant l'influence d'Hollywood est grande à Washington.

À la différence de la riposte graduée française, aucune suspension de l'accès à Internet n'est prévue. Les différents paliers du dispositif consistent à envoyer des avertissements de plus en plus menaçants et à mettre en avant des questionnaires sur le droit d'auteur ou des pages éducatives. La sanction la plus sévère est une réduction drastique du débit pour décourager les internautes de télécharger.

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