Ces dernières semaines, plusieurs groupes et médias américains ont déclaré avoir été touchés par des cyber-attaques. Dans certains cas, les accusations ont visé la Chine, qui a protesté vigoureusement. Visiblement soucieux de donner le change, les officiels chinois ont affirmé que leurs propres infrastructures étaient la cible de nombreuses attaques, dont la majorité provient des USA.

Entre la Chine et les États-Unis, l'incident diplomatique n'est jamais loin dès qu'il s'agit de piratage informatique. On se souvient par exemple que l'opération Aurora, nom donné à l'attaque d'envergure contre des intérêts occidentaux, avait pris un tour plus politique lorsque Washington s'est rallié à la thèse de la piste chinoise. Pékin avait alors fermement démenti les accusations portées à son endroit.

Trois ans après les faits, les tensions entre les deux pays persistent. Et cette fois, c'est au tour de Pékin de renvoyer la Maison-Blanche à ses propres responsabilités. Car d'après les affirmations de l'Empire du Milieu, les USA ne sont pas les derniers à conduire des cyber-attaques. Ils seraient même à l'origine des deux tiers des tentatives de piratage repérées par la Chine.

Cité par le Wall Street Journal, le ministère de la défense chinois a annoncé que deux sites web en particulier ont été la cible d'une campagne particulièrement intense puisqu'ils ont été la cible d'environ 100 000 attaques mensuelles en 2012. Et deux tiers d'entre elles proviendraient des États-Unis. Des affirmations que Washington n'a pas souhaité commenter.

Dans sa déclaration, le porte-parole du ministère de la défense chinois s'est évidemment bien gardé de faire porter la responsabilité des attaques sur le dos du gouvernement américain. "Ces pratiques ne sont pas propices aux efforts conjoints de la communauté internationale pour améliorer la sécurité sur Internet" a-t-il commenté, comme pour motiver la suggestion de la Chine de contrôler davantage le net.

"Selon le relevé des adresses IP, les sites du web du ministère de la défense ont fait face chaque mois en 2012 à 144 000 attaques étrangères. Parmi elles, celles en provenance des États-Unis ont représenté 62,9 % des attaques", a expliqué le porte-parole. Mais, l'origine des cyber-attaques est très difficile à remonter dans la mesure où l'usurpation des adresses IP est une méthode connue (.pdf).

Derrière les accusations ciblant un pays se cachent souvent des motivations politiques. En exagérant la menace, des lois renforçant les mesures de sécurité en matière informatique peuvent être plus facilement adoptées par exemple. Mais il n'en demeure pas moins que la rivalité entre la Chine et les USA se retrouve aussi sur Internet, et que chacun se livre aussi à des démonstrations de force.

Selon les documents du National Intelligence Estimate, la Chine est le pays le plus agressif dans le domaine du piratage informatique. L'Empire du Milieu est particulièrement motivé à pirater les systèmes américains, tant institutionnels que privés, pour en dégager un avantage économique. Les autres pays cités dans le rapport sont la Russie, Israël et… la France.

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