Microsoft peut sans doute "remercier" Opera et Google. Les deux entreprises ont renseigné la Commission européenne dans l'affaire des navigateurs, selon la presse américaine. Une aide qui a vraisemblablement contribué à fixer le montant de l'amende : 561 millions d'euros.

Mercredi, la Commission européenne a condamné Microsoft à une amende 561 millions d'euros pour avoir manqué à ses obligations visant à limiter sa position dominante dans le marché des navigateurs web. Le groupe américain s'était engagé en 2009 auprès de Bruxelles à permettre aux usagers de choisir un autre navigateur web que celui fourni par défaut (Internet Explorer) dans Windows 7.

Le montant de l'amende a été déterminé en prenant en compte plusieurs paramètres, dont la durée de l'infraction (quatorze mois), la coopération de Microsoft dans le cadre de l'enquête, le nombre d'usagers concernés, la gravité de la faute et la volonté de l'exécutif européen de faire de l'entreprise un exemple. Mais à cette liste, il faut sans doute ajouter les renseignements fournis par Google et Opera.

En effet, le Financial Times rapporte que les deux rivaux de Microsoft ont transmis aux enquêteurs des éléments à charge contre Microsoft. Si la nature des observations n'est pas précisée, l'intervention des deux entreprises montre à quel point la guerre des navigateurs fait rage. D'autant que les deux sociétés étaient directement concernées par l'écran de sélection, qui aurait dû être dans Windows 7.

Bien que fortement concurrencé, Internet Explorer demeure le logiciel de navigation le plus utilisé sur la toile. Cette domination doit beaucoup au fait que le programme est livré par défaut dans chaque système d'exploitation Windows, qui est l'OS grand public le plus répandu dans le monde. L'écran de sélection visait à mettre en avant les solutions alternatives, dont Google Chrome et Opera.

On peut dès lors imaginer que les deux firmes se sont efforcées de livrer un maximum d'informations à Bruxelles pour que la sanction soit la plus élevée possible, afin d'affaiblir Microsoft. Opera, naturellement, a salué la décision rendue par la Commission. En revanche, Google s'est pour l'instant fait fort discret et a préféré ne pas faire de commentaire. On comprend aisément pourquoi.

Google est dans le collimateur de la même Commission, pour une toute autre affaire.

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