A quelques mois des prochaines élections présidentielles qui auront lieu en juin 2013, l'Iran de Mahmoud Ahmadinejad durcit la censure qu'il opère à l'encontre des accès à internet. L'agence Reuters indique ainsi que les autorités iraniennes ont confirmé le blocage de la plupart des VPN utilisés par les internautes iraniens qui cherchent à contourner le blocage de certains sites et services internet, à l'exception des seuls VPN jugés légaux par le régime, et déclarés auprès du régime.
"Ces derniers jours les ports VPN illégaux dans le pays ont été bloqués", a ainsi reconnu Ramezanali Sobhani-Fard, le responsable de la commission parlementaire des technologies de l'information et de la communication. "Seuls les VPN légaux et enregistrés peuvent désormais être utilisés", avec un risque (disons une certitude) de filtrage des contenus et de surveillance de l'utilisation qui est faite de ces services. L'utilisation de réseaux privés virtuels est importante pour la sécurisation, notamment dans les transactions bancaires.
En pratique, il devient ainsi plus difficile encore qu'avant pour les Iraniens d'utiliser des services occidentaux comme Facebook ou Twitter pour communiquer et organiser des rassemblements. Selon un internaute iranien, les outils de voix sur IP et de messagerie instantanés comme Skype et Viber seraient également bloqués.
Il y a un an, en avril 2012, des rumeurs avaient prêté à l'Iran l'intention de créer son propre réseau internet fermé, ce que le régime d'Ahmadinejad avait démenti. "La publication d'une telle information […] sert les médias et les cercles étrangers colonialistes", avait vivement réagi le gouvernement iranien.
En janvier dernier, le secrétaire du Conseil Suprême du Cyberespace iranien avait annoncé que les internautes pourraient bientôt s'abonner à des services VPN légalement enregistrés, mais que l'utilisation d'autres VPN était illicite. Selon l'hebdomadaire Asr-e Ertebat qui avait évoqué ces chiffres à la fin de l'année dernière, les Iraniens seraient friands des services VPN qui leur permettaient de contourner la censure, et avaient dépensé collectivement plus de 4,5 millions de dollars.
L'Iran est loin d'en être à son coup d'essai en matière de tentative de contrôle d'Internet et des autres moyens de communication modernes. En 2012, le pays a notamment fait bloquer des mots clés dans les SMS, ou bloqué temporairement l'utilisation du protocole HTTPS. Voulant sanctionner la diffusion du film "L'Innocence des Musulmans", l'Iran avait aussi décidé de bloquer Gmail et Google, mais avait dû faire demi-tour après que ses propres fonctionnaires aient protesté.
Cette fois encore, des sites autorisés comme Yahoo ou Google auraient été victimes du blocage.
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