Le candidat victorieux Donald Trump l’avait promis : une fois devenu président, il ne renoncerait pas à utiliser son compte personnel Twitter (parallèlement à celui, officiel, du « POTUS ») le réseau social auquel il a recouru à un rythme soutenu pendant la campagne. Un engagement tenu par le candidat, qui a bien continué de tweeter pendant les 100 premiers jours de son mandat — pour un total de 9 180 mots et 55 444 caractères. Mais son utilisation du réseau social a légèrement évolué depuis son investiture, le 20 janvier 2017.
Dans son analyse de tous les tweets postés depuis le matin de cette date clé, ABC note que les thèmes préférés de @realDonaldTrump n’ont pas beaucoup changé : les Démocrates — et tous les mots annexes — restent l’une de ses cibles favorites (avec 36 mentions) au même titre que Barack Obama (16 mentions). Le président américain évoque aussi régulièrement la Russie (mais nomme seulement deux fois Vladimir Poutine directement) tandis que les deux sujets politiques majeurs de sa campagne, l’assurance santé et l’immigration, figurent parmi les plus cités.
La « guerre » à laquelle il se livre avec les médias occupe encore une partie importante de ses messages : 14 % de ses tweets les concernent, au même titre que les rédactions auxquelles il reproche de propager des « fake news » (comme le New York Times). Trump avait d’ailleurs justifié le maintien de son activité sur Twitter comme un moyen de lutter contre la prétendue « malhonnêteté » des médias.
Des tweets qui dictent l’agenda politique
ABC souligne surtout que les plus grandes périodes d’activité du président sur le réseau social sont liées aux polémiques importantes de son début de mandat : l’annonce du décret vite connu sous le nom de Muslim Ban, le limogeage de son conseiller en sécurité, Michael Flynn, ou encore l’essai d’un missile nord-coréen et la montée des tensions entre ce pays et les États-Unis.
Les tweets de Trump influencent souvent les débats politiques du jour, ce qui lui permet parfois d’esquiver certains sujets gênants en évoquant d’autres thématiques. C’est ce qu’il avait notamment tenté de faire lorsque la polémique autour du Muslim Ban enflait, même si ce décret avait malgré tout occupé le devant de la scène médiatique.
Trump a ainsi alimenté l’actualité pendant plusieurs jours en annonçant, le 4 mars, qu’il avait été mis sur écoute par Barack Obama. Une affirmation finalement démentie par les services de renseignement américains mais qui illustre l’influence médiatique exercée par ses tweets, en même temps que son attitude « sans filtre », qui entraîne souvent des réactions virulentes.
Le changement le plus notable dans son utilisation du réseau social — outre son passage, pour des raisons de sécurité, à iOS, qui représente désormais 63 % de ses messages alors qu’il était adepte d’Android — reste la multiplication de tweets « institutionnels ». Trump les utilise pour promouvoir ses mesures prises en tant que président, comme la signature d’un décret ou la rencontre avec un président étranger. Au nombre de 103, ils ont pour effet de réduire le taux d’engagement assez spectaculaire des précédentes publications du magnat de l’immobilier devenu président.
Les tweets « apaisés » de Trump suscitent moins de réactions
En effet, comme le souligne Huge, une entreprise spécialisée dans l’analyse du marketing numérique,en se basant sur tous les retweets, les réponses et les « j’aime » apportés aux tweets de Trump sur la même période, Trump suscite moins d’engagement qu’avant. Pour sa première semaine de présidence, chaque tweet entraînait en moyenne 206 000 engagements. Trois mois après, ceux-ci se limitent à 71 000 par tweet, les pics les plus importants étant enregistrés sur les fameux messages les plus agressifs ou controversés.
Huge opère une distinction entre les tweets « troublés », « calmes » et « préparés » (par son équipe). Les premiers ont ainsi enregistré une baisse, en nombre de publications, de 44 à 20 % tandis que les derniers sont désormais 27 % contre 15 % par le passé. Logiquement, moins Trump tweete de messages susceptibles de susciter le débat ou des inquiétudes, moins il provoque de réactions.
Celles-ci restent toutefois nombreuses dès qu’il retrouve ses vieilles habitudes, comme le 23 avril dernier, lorsqu’il écrivait : « À terme, mais ultérieurement pour que nous puissions commencer tôt, le Mexique payera, d’une manière ou d’une autre, pour le mur dont nous avons tant besoin. »
De son côté, ABC relève que Trump commence à perdre l’habitude de tweeter à un rythme soutenu. Sa moyenne de 5,9 tweets par jour, en janvier, a ainsi diminué progressivement, pour atteindre 5,1 en février, 4,1 en mars avant d’enregistrer une légère hausse en avril, à 4,5. Le temps de s’habituer à la retenue préférable pour incarner son nouveau poste ?
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