Le 5 avril prochain, Firefox devrait être mis à jour pour ne plus accepter de cookies provenant de sites tiers, ce qui pénalisera fortement les régies publicitaires qui fournissent des publicités basées sur un profil comportemental de l'internaute, et les outils de mesures d'audience. Une décision qui fait débat.

Le 25 février dernier, Mozilla a annoncé le déploiement d'un patch dans la version "Nightly" de son navigateur Firefox, qui vise à bloquer la création de cookies sur le navigateur lorsque l'internaute n'a pas donné son consentement. Par défaut, Firefox n'autorise que les cookies provenant des sites que l'internaute visite, mais pas ceux fournis par des tiers. Par exemple, lorsque vous visiterez Numerama, les cookies internes de Numerama seront autorisés (ceux qui vous permettent de ne pas à voir à vous identifier sur chaque page lorsque vous utilisez le forum), mais pas ceux de ses régies publicitaires ou des outils que nous utilisons pour mesurer l'audience.

Le 5 avril prochain, Mozilla devrait déployer cette version musclée du Do Not Track sur la version officielle de Firefox. Une initiative qui déplaît fortement à l'Association des Services Internet Communautaires (L'ASIC), qui regroupe notamment Google, Dailymotion, Deezer, Facebook, Microsoft, ou encore Yahoo. "Cette mesure, si elle voyait le jour, risquerait d’avoir un impact sur les revenus publicitaires générés par de nombreux éditeurs et créateurs utilisateurs des plates-formes mises à leur disposition par les intermédiaires de l’internet et à terme remettre la gratuité de certains services offerts aux utilisateurs", déplorent les éditeurs. Ils en appellent à la neutralité du navigateur, qui ne doit pas "procéder par défaut pas au blocage d'un outil technique même si ce dernier peut être utilisé à des fins publicitaires".

Plutôt que bloquer les cookies sans distinction, ils demandent que les pouvoirs publics encouragent les initiatives comme YourChoicesOnline, qui permettent de vérifier les cookies installés par les différentes régies, et d'en désactiver certains.

A l'opposée, l'Internet Society France (ISOC) salue l'initiative, avec un communiqué qui prend l'exact contre-pied de l'Asic. "Il ne revient pas à un éditeur ou à un créateur de site Web de transmettre à d'autres acteurs des données à caractère personnel telles un identifiant ou l'adresse IP sans le consentement explicite de l'utilisateur, surtout si ces dernières sont utilisées à des fins publicitaires", critique l'organisation.

"Il s'agit de respecter le droit à l'information et de demander l'accord explicite de l'internaute pour la transmission d'informations personnelles. Cette action participe à définir un cadre de bon usage afin d'assurer le respect des différents critères contribuant à la neutralité du Net".

Gratuité ou vie privée, faudra-t-il choisir son camp ?

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