Au Canada, une jeune fille de 12 ans a été bannie de Facebook pour un an. L'adolescente avait menacé deux de ses camarades de classe pour une histoire de cœur. Outre l'éloignement du réseau social, elle sera en période probatoire pendant un an et devra exécuter cinquante heures de travail communautaire.

Au Canada, une adolescente de douze ans a été a été condamnée à un an de probation et cinquante heures de travail communautaire suite à des menaces adressées à deux camarades de classe via Facebook. Selon Métro, la jeune fille a également reçu une sanction inhabituelle puisqu'elle devra se passer du réseau social pendant toute sa période probatoire.

Au cours de l'audience, la mère de l'accusée a approuvé cette mesure. "Personnellement, je pense qu'elle n'a pas besoin de Facebook", a-t-elle déclaré au juge, alors même que la défense avait comme stratégie de souligner le caractère "essentiel" des sites communautaires en général et de Facebook en particulier pour la vie sociale de nombreux adolescents.

Le cyber-harcèlement

Au-delà de son aspect anecdotique, cette histoire illustre un nouveau cas de harcèlement en ligne. Si celui-ci est difficilement quantifiable, il est toutefois en train de se développer avec l'essor es réseaux sociaux. A-t-il pour autant atteint le niveau du harcèlement classique ? Non, selon le professeur de psychologie Dan Olweus de l'Université de Bergen (Norvège), qui a mené une étude sur le sujet.

Le sujet inquiète toutefois dans l'Hexagone. Fin 2011, l'ancien député Christian Ménard avait demandé au ministère de l'éducation nationale des mesures pour éviter que les sites communautaires n'alimentent la violence scolaire. À l'époque, le parlementaire avait proposé la fermeture systématique des comptes des jeunes coupables d'abus, bien que celle-ci soit difficile à mettre en œuvre.

Arrêté, plan de sensibilisation, portail, B2i

Quelques mois plus tard, le ministère lui avait répondu en lui rappelant une succession de mesures prises par l'ancienne équipe gouvernementale. En mai 2010, un arrêté disposant que chaque professeur doit être capable de s'impliquer "dans l'éducation à un usage civique, éthique et responsable des réseaux numériques ouverts sur l'Internet et à leurs risques et dangers éventuels" a été pris, puis un "plan de sensibilisation aux usages responsables" sur la toile a été établi.

Ces mesures ont ensuite été complétées par des initiatives plus globales, comme le Brevet informatique et Internet (B2i), "qui valide les compétences numériques acquises par les élèves" et vérifie le bon "apprentissage de l'usage responsable de l'Internet". Un portail "Internet responsable" a également été mis en place autour de trois axes : protection des mineurs, protection des données personnelles et de la vie privée, et éducation aux droits et devoirs.

Un accord sans Facebook

Le cyber-harcèlement a beaucoup fait parler de lui en 2011, lors des assises nationales sur le harcèlement scolaire. L'ancien ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, avait évoqué un accord pour priver les élèves de Facebook lorsque ceux-ci embêtent un peu trop leurs petits camarades ou leurs professeurs sur la toile. Cependant, cet accord n'a finalement jamais vu le jour.

Par la suite, le gouvernement a annoncé la préparation d'une campagne d'information sur le harcèlement et signé avec e-Enfance une convention sur le cyber-harcèlement à l'école, qui prévoit la clôture des comptes Facebook des élèves coupables. Curieusement, Facebook n'a pas signé le document malgré sa présence à l'évènement, alors même que le site est un élément-clé du dispositif.

L'engagement de Facebook

De son côté, Facebook dit travailler "avec les gouvernements et des associations […] pour palier le problème du cyber-harcèlement. Nous sommes ravis de pouvoir travailler avec le Ministère de l'éducation nationale et d'autres organisations en France" afin de pouvoir "répondre efficacement à des cas où des utilisateurs français ont été poursuivis en justice suite à des tentatives de cyber-harcèlement.".

Si dans les faits aucun accord n'existe pour priver les jeunes Français de Facebook si ceux-ci se rendent coupables de cyber-harcèlement, cela n'interdit pas au juge de prononcer une telle sanction, si cela s'avère nécessaire.

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