L'affaire qui oppose l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) à Twitter connaît de nouveaux développements. Trois semaines après avoir déposé une plainte au pénal suite au refus du réseau social de procéder à l'identification des auteurs de messages litigieux, réclamant à cette occasion 38,5 millions d'euros en guise de dédommagement, l'association étudiante revient à la charge sur le plan judiciaire.
Dans un communiqué publié jeudi, l'UEJF accuse le site communautaire d'avoir menti à la justice française en lui faisant croire que les messages incriminés avaient été retirés. "Les associations requérantes viennent de découvrir avec stupéfaction et un profond dégoût que la société Twitter avait menti au juge des référés et aux médias en affirmant avoir rendu inaccessibles les tweets en cause".
"L'intégralité des tweets litigieux demeurent encore aujourd’hui accessibles depuis le territoire français pour quiconque se déclare de nationalité non française lors de l’ouverture ou de la modification d’un compte Twitter", écrit l'association. En octobre, Twitter avait pourtant accepté de retirer les tweets manifestement racistes et antisémites dès qu'ils sont signalés par l'UEJF et les associations.
En outre, l'UEJF reproche à Twitter de n'avoir pris aucune mesure contre cinq messages "des plus violents" alors qu'ils avaient été signalés cet automne. Ces cinq tweets sont accessibles "sans aucune restriction de nationalité déclarée", déplore l'UEJF, qui précise que Twitter avait confirmé "avoir procédé au retrait des tweets" litigieux lors de l'audience au tribunal des référés, en début d'année.
Si pour l'UEJF, "Twitter fait preuve d’un rare mépris et d’une singulière arrogance" en limitant la portée de la décision française aux usagers français, il faut rappeler que cette politique n'est pas nouvelle. Début 2012, le groupe avait décrit sa nouvelle politique d'accès aux messages, expliquant ne plus vouloir bloquer globalement mais filtrer localement. Et Twitter l'avait illustrée avec un premier géoblocage en Allemagne.
Au regard de la situation, l'UEJF considère que l'affaire "appelle une réponse ferme et dissuasive des pouvoirs publics", ajoutant que "Twitter ne saurait ignorer plus longtemps la loi et les décisions de justice française au profit d’antisémites agissant sur le territoire de la République dont elle protège farouchement l'anonymat".
Dans le cadre de cette nouvelle plainte, l'UEJF poursuit Twitter pour "injure raciale, diffamation raciale et de provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’encontre des juifs".
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