Depuis son accession au pouvoir, l’administration Trump a fait montre d’une certaine proportion à se débarrasser de tout ceux et celles ce qui n’embrasse pas son point de vue, risque de le mettre en difficulté ou représente un contre-pouvoir à son action. Sally Yates (ex-procureure générale des États-Unis), Preet Bharara (ex-procureur de Manhattan) et James Comey (ex-directeur du FBI) peuvent en témoigner.
Ce grand nettoyage a pu se constater aussi au niveau des faits eux-mêmes, lorsqu’ils n’épousent pas les croyances du nouveau président des États-Unis. Dans le domaine scientifique par exemple, on sait que la nouvelle équipe a effacé toutes les références sur le changement climatique du site de la Maison Blanche. Rien d’étonnant, sans doute, pour un président qui pense qu’il s’agit d’une invention… des Chinois.
Mais c’est une chose de mettre le site de la Maison Blanche à son image. C’en est une autre de s’attaquer directement au travail des agences fédérales.
Or, depuis le début de l’année, l’administration s’est faite remarquer en affermissant son contrôle sur les programmes de recherche susceptibles de recevoir des crédits, en restreignant la diffusion des résultats de certaines agences comme celle pour la protection de l’environnement ou en nommant un climatosceptique lié aux lobbys de l’énergie à la tête de l’agence de protection de l’environnement.
Fort heureusement, beaucoup outre-Atlantique ont senti très tôt le vent tourner quand Donald Trump a été élu président des États-Unis, ce qui a permis de mettre en place sans tarder des contre-mesures. Dès la fin de l’année 2016, des scientifiques américains ont commencé à dupliquer des données de recherche sur des serveurs indépendants, au cas où des informations seraient purgées des serveurs officiels.
L’action d’Internet Archive
Cet effort de préservation est partagé par Internet Archive, une fondation américaine qui depuis plus de vingt ans maintenant poursuit un travail titanesque : explorer et mémoriser le web afin que chacun puisse accéder gratuitement et pour toujours au savoir. Ainsi, ce sont pas moins de 300 millions de nouvelles pages qui sont ajoutées chaque semaine dans sa base de données.
Aujourd’hui, Internet Archive est une mémoire immense composée de 286 milliards de pages web, qu’il est possible d’explorer en « remonter le temps », via un service intitulé Wayback machine. Ainsi, il est possible de revoir des pages introuvables via leur adresse d’origine ou de tomber sur d’anciennes versions d’un site web, quand il existait à ses débuts par exemple.
Et Internet Archive n’ignore évidemment pas que le Bureau ovale est aujourd’hui occupé par une personnalité problématique. Elle s’est donc mise à archiver non seulement toutes les apparitions télévisées du président américain ainsi que la totalité de ses promesses de campagne (qui ont été curieusement effacées du site du candidat), afin de permettre par exemple aux journalistes d’effectuer un travail de vérification des faits.
Une archive pesant 200 To
On sait également que la fondation enregistre des quantités très importantes de données venant des sites gouvernementaux. Selon Venture Beat, la masse d’informations capturée par Internet Archive a dépassé la barre des 200 To, avec plus de 100 To pour les sites web et 100 To pour des serveurs de fichiers FTP. L’archive contient aujourd’hui plus de 40 millions de PDF et 70 millions de pages HTML.
Aujourd’hui, cette sauvegarde est conservée aux États-Unis. Mais par précaution, Internet Archive aimerait bien la dupliquer à l’étranger, au Canada en particulier, au cas improbable où l’administration Trump s’ingérerait dans ses affaires. La fondation a ainsi appelé aux dons fin 2016 pour pouvoir copier sa base de données, en particulier tout ce qui concerne le président américain.
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