Le mouvement sera-t-il suivi en France ? En Allemagne, Deutsche Telekom a annoncé lundi son intention de mettre fin aux offres d'accès à internet fixe illimitées, en proposant des forfaits cappés. Sur ses offres Call&Surf et Entertain, les vitesses de téléchargement seront bridées à 384 kbps seulement une fois le plafond de volume de données autorisé atteint, à la manière des limites de "fair use" connues sur les abonnements mobiles.
"En moyenne, les abonnés au haut débit fixe de Deutsche Telekom utilisent entre 15 et 20 Go", rapporte Telecompaper. Or le plafond le plus bas sera fixé à 75 Go de données par abonné et par mois, ce qui est réputé suffisant pour télécharger 10 Films SD et trois films HD, 400 photos, jouer 16 heures de jeux en ligne, écouter 60 heures de webradio et surfer quotidiennement sur Internet.
Les plafonds de volume seront ensuite fonction de la bande passante proposée dans les différents forfaits. Les 75 Go seront imposés pour les lignes de 16 Mbps, puis les limites passeront à 200 Go pour 50 Mbps, 300 Go pour 100 Mbps et 400 Go pour 200 Mbps.
En France, une telle solution reste largement taboue depuis que le modèle de l'abonnement illimité s'est imposé avec les offres de Free. Elle avait toutefois été évoquée en 2011, la Fédération Française des Télécoms (FFT) expliquant à l'époque que 5 à 10 % de "net-goinfres" pourraient être concernés par une limitation des débits au delà d'un certain volume consommé. Orange avait reconnu la volonté d'imposer des plafonds contre ses abonnés les plus consommateurs, ce qu'il n'a à notre connaissance jamais mis en pratique.
Face à la montée des volumes de bande passante, les opérateurs n'ont que trois stratégies possibles. Soit rogner sur leurs marges en prenant exclusivement à leur charge les frais engendrés par la saturation des lignes ; soit contraindre les internautes à moins consommer de données, au risque de freiner le développement du numérique ; soit faire payer les services qui exploitent le plus de bande passante, quitte à provoquer de forts ralentissements pour ceux qui ne payent pas. Cette dernière stratégie est celle suivie par Free.
La pire des solutions, la quatrième, serait de pratiquer un bridage sélectif, qui laisserait un accès rapide à certains types de contenus ou de protocoles, et en briderait d'autres, en fonction des forfaits souscrits. Ce serait alors la fin de l'internet universel, identique pour tous.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.