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Sauf à les imaginer dotés d’une conscience d’eux-mêmes, comme l’a fait Philippe K. Dick dans le roman de science-fiction qui a servi d’inspiration au Blade Runner de Ridley Scott (« Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?« ), il est rationnellement impossible de croire qu’un robot puisse souffrir. Mais émotionnellement, l’histoire est toute autre.
Le Figaro rapporte ainsi qu’une équipe de chercheurs de l’Université de Duisbourg et Essen, en Allemagne, présentera au mois de juin prochain une étude démontrant l’existence d’un véritable sentiment d’empathie des humains à l’égard de certains robots. Les résultats seront présentés lors de la 63ème conférence annuelle de l’Association Internationale de Communication, à Londres.
Les chercheurs, dont les travaux sont dirigés par Astrid Rosenthal von der Pütten, ont réalisé toutes sortes de traitements de torture, ou au contraire d’actions bienveillantes, sur un petit robot en forme de dinosaure, le Pleo. Ils ont ensuite montré les vidéos tournées à un groupe de 40 volontaires équipés de capteurs permettant de mesurer la mesurer le niveau de conductance électrique de leur peau (plus une situation est anxiogène, plus l’être humain sécrète de la sueur qui augmente la possibilité de circulation électrique). Comme les cobayes l’ont eux-mêmes admis, les résultats ont montré que les scènes de maltraitances généraient un stress particulier, signe d’empathie.
Cette conclusion a été vérifiée dans une seconde expérience, conduite cette fois par une analyse de l’activité cérébrale de 14 sujets. Les volontaires devaient regarder des vidéos dans lesquelles un humain interagissait, de façon bienveillante ou au contraire violente, avec le robot dinosaure, et avec un comédien humain. Les IRM ont montré que les mêmes neurones du système limbique, impliquées dans l’émotion, étaient activées quel que soit le sujet, avec uniquement un degré plus élevé de réactions lorsque le sujet des violences était humain.
De quoi renforcer l’idée d’accorder des droits aux robots. Non pas pour les protéger eux-mêmes en tant que robots dignes de protection, mais pour protéger l’humain contre ses propres réactions face aux maltraitances d’objets électroniques. A l’origine, les lois contre les cruautés sur les animaux sont nées de l’idée qu’il fallait maîtriser les pulsions humaines. « Nos actions à l’encontre des non-humains reflètent notre moralité », explique la chercheuse américaine Kate Darling, qui milite pour l’instauration d’un droit des robots. « Si nous traitons les animaux de façon inhumaine, nous devenons des personnes inhumaines« .
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