Fondé en 1997 aux États-Unis, Netflix a progressivement fait évoluer son offre à mesure qu'Internet s'est démocratisé. D'abord connue pour son service de locations de films par courrier, la plateforme propose maintenant des longs métrages en streaming contre un abonnement mensuel. Et à partir de 2010, Netflix a commencé à déployer son offre à l'international.
Aujourd'hui, le site est disponible dans plusieurs régions du monde : au Canada, en Amérique Latine, dans les Caraïbes, au Royaume-Uni, en Irlande et dans plusieurs pays scandinaves. L'entreprise compte plus de 30 millions d'abonnés et a des projets dans d'autres pays européens. Ainsi, la plateforme envisage de se développer en France, malgré les règles particulières régissant la VOD et la SVOD.
Netflix fait baisser le trafic BitTorrent, selon… Netflix
Si l'arrivée de Netflix en France n'a fait l'objet d'aucune annonce officielle, un argument a été récemment lâché par Ted Sarandos, le responsable des contenus de la plateforme. Questionné sur le rôle de Netflix dans la lutte contre le téléchargement illicite, il a affirmé que l'arrivée de Netflix dans un nouveau territoire a permis de diminuer le trafic BitTorrent à mesure que celui de Netflix prend de l'importance.
Une affirmation qui ne peut qu'attirer l'attention du ministère de la culture, d'autant que la France a jadis été décrite comme la championne du monde du piratage sur Internet. L'image de BitTorrent étant en outre régulièrement associée à cette du téléchargement illicite, au grand dam de l'inventeur du protocole, les propos de Ted Sarandos auront certainement une résonance particulière dans l'Hexagone.
"Lorsque nous lançons Netflix dans un nouveau territoire, le trafic BitTorrent baisse à mesure que celui de Netflix augmente. Donc je pense que les gens réclament une grande qualité de l'offre et ils veulent y accéder – les gens sont généralement honnêtes", a-t-il déclaré au magazine Stuff. "La meilleure façon de contrer le piratage n'est pas une approche législative ou pénale mais en donnant de bonnes options".
Autrement dit, si l'offre est de qualité, abondante et abordable, les usagers sont prêts à revenir dans la légalité. Ce qui peut se remarquer avec le succès des offres payantes proposées par Spotify et Deezer dans le domaine de la musique par exemple. Concernant l'effet de Netflix sur le trafic BitTorrent, une plus grande prudence est requise car corrélation ne signifie pas nécessairement causalité.
De l'importance des données relatives et absolues
Il est vrai que selon les données recueillies début novembre par Sandvine, que le P2P a reculé en six mois de plus de 10 points par rapport aux autres usages dans le trafic global des fournisseurs d'accès à internet en Europe. En revanche, les services de divertissement en temps réel (YouTube, Dailymotion, Spotify, Deezer…) représentent une part croissante dans le trafic.
"Selon nos observations, les pays avec les chiffres de divertissement en temps réel les plus bas ont typiquement un trafic de partage de fichiers supérieur, ce qui nous amène à croire que les abonnés utilisent probablement des applications comme BitTorrent pour se procurer des contenus audio et vidéo qui ne sont pas disponibles autrement dans leur région", analysait alors Sandvine, confortant l'opinion de Netflix.
Toutefois, il convient de souligner qu'il est question d'une baisse relative et non absolue. Outre-Atlantique, BitTorrent a lui aussi perdu du terrain face à la montée en puissance d'autres usages, comme le streaming dont le succès croît très rapidement. La part de marché relative du P2P a diminué, mais en valeur absolue, son trafic a augmenté de 40 % en 6 mois. Ce qui pousse à relativiser les données européennes.
Peut-être que l'influence de Netflix se limite à baisser le trafic du P2P en proportion et non en volume. Une chose est sûre : un tel service contribue à modifier les habitudes de consommation d'une part non négligeable d'internautes.
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