Jean-Christophe Cambadélis sur sa palette rouge est devenu un mème. Et puis son équipe de campagne en a fait un compte officiel.

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, n’est pas vraiment en train de vivre les meilleures heures de son existence. Après la défaite historique de son parti à l’élection présidentielle et sa reformation sur des vieilles valeurs qui privent l’idéologie socialiste française du futurisme réaliste porté par Benoit Hamon, M. Cambadélis a beaucoup à faire pour convaincre. Cette cruelle réalité s’est probablement imposée à lui en ce jeudi 11 mai, comme le rapportent nos confrères du Monde, date à laquelle il s’est exprimé dans la rue face à quelques badauds réunis autour de lui pour lancer sa campagne législative, dans la 16e circonscription parisienne.

Peu de gens ont probablement retenu son discours. Ce qui est resté, en revanche, ce sont les photos tragiques prises par son équipe de campagne, d’un Cambadélis seul, sur une palette rouge, à haranguer quelques passants hagards.

Il n’en fallait pas plus pour web. Cette photo, si caricaturale et si pathétique, a commencé à devenir virale. Les facétieux internautes ont commencé à ajouter des sous-titres à ces clichés et à les modifier pour en faire des montages rigolos, plus ou moins méchants. Le mème a pris.

https://twitter.com/RaphaelLorLou/status/863776725745979392

https://twitter.com/MonikNikmo/status/863056153017712640

Et puis, très rapidement, voyant que les photos devenaient virales, l’équipe de campagne de Cambadélis a eu l’idée de reprendre la viralité de la palette rouge à son compte, créant coup sur coup un compte Twitter pour la palette et un TumblR pour recenser toutes ses apparitions. Un vieil adage dit pourtant qu’un mème meurt le jour où il est repris au premier degré par des communicants ou l’intéressé — c’est en l’utilisant pour rigoler, par exemple, qu’Emmanuel Macron a tué la blague sur son fameux projet à la voix qui déraille.

Pourtant, dans le cas du président de la République, le mouvement était net : en reproduisant le mème une fois, il coupait l’envie de s’en moquer sans en faire des tonnes. Du côté de la palette, nous sommes dans le premier de cas de figure : l’équipe force. On lit les tweets du compte de La Palette comme des rires enregistrés, millimétrés, utilisés sans la méchanceté (bien évidemment) ou l’humour cinglant qui les rendraient drôles. Le TumblR, lui, vire au malaise — le Fremdschämen qu’on envie au dictionnaire allemand soit la honte que l’on ressent parce que quelqu’un d’autre est dans une situation honteuse.

On a la triste impression de voir une parodie d’agence de communication essayant d’animer le compte de leur poisson rouge. Pour l’instant, cela semble vaguement fonctionner.

Mais déjà, le comique n’opère plus et bientôt, la viralité et le coup de comm’ cesseront, reléguant cette initiative au rang de la ringardise.

Un mème n’a de sens que s’il est porté par le peuple du web.

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