Il est des appellations qui peuvent fâcher des États. En Asie, la mer séparant le continent du Japon est appelée "mer de l'Est" par la Corée du Sud et "mer du Japon" par… le Japon. En Amérique du Sud, les Britanniques parlent des "îles Falklands" tandis que les Argentins les appellent "Malvinas" (Malouines). Et ce ne sont que quelques exemples de conflits de dénomination géographique.
Au Proche-Orient, c'est avant tout la dénomination de l'État où vivent les Palestiniens qui est controversée. Faut-il parler des Territoires palestiniens ou de Palestine ? Car la viabilité du pays en tant qu'État est encore imparfaite, tout comme l'est sa reconnaissance internationale. En outre, une partie de son territoire, selon le tracé des frontières de 1967, est actuellement occupée par Israël.
Jusqu'à présent, Google parlait de Territoires palestiniens. Mais ce 1er mai, le moteur de recherche a décidé de procéder à une mise à jour. Désormais, il sera question de Palestine. Et cette modification concerne la totalité des services et des produits du groupe. La raison n'est absolument pas partisane, affirme l'entreprise, bien que le changement ait une certaine charge symbolique.
"Nous consultons une série de sources et d'autorités pour nommer les pays. Dans ce cas, nous suivons l'ONU, la Société pour l'attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet (ICANN), l'Organisation internationale de normalisation (ISO) et d'autres organisations internationales", a expliqué un porte-parole du groupe à l'AFP.
Or, il s'avère que les Palestiniens sont parvenus à obtenir le statut d'État observateur non membre lors de la dernière Assemblée générale des Nations unies. Suite à cette offensive diplomatique victorieuse, et après la victoire similaire à l'UNESCO et dans certaines instances spécialisées, les représentants palestiniens ont adapté leurs discours et leurs correspondances diplomatiques en conséquence.
Très symbolique, la décision de Google n'influera en aucune façon le processus de paix entre les deux parties. Mais elle donnera sans doute le sentiment aux soutiens de la cause palestinienne que la situation avance, même si les évolutions se font lentement. Sur le plan politique, le choix de Google a été sans surprise diversement accueilli par les principaux intéressés.
Pour les Palestiniens, c'est "un pas dans la bonne direction". Ils espèrent en outre que Google Maps révélera les territoires occupés par Israël. Du côté israélien, le ton est plus critique. "Ce changement soulève des questions sur les raisons derrière cette implication surprenante d'une entreprise internet privée dans la politique internationale, et d'une manière controversée".
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