Google s’associe au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés afin d’alerter l’opinion publique sur la guerre qui dévaste la Syrie depuis 6 ans. Un site dédié a été lancé pour répondre aux 5 questions les plus posées sur le conflit. L’occasion de tordre le cou à certains préjugés.

Depuis le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, Google s’est efforcé de jouer un rôle actif pour venir en aide aux civils. Un an après le début du conflit armé, la firme de Mountain View s’est rapprochée de Twitter pour relancer l’opération Speak2Tweet destinée à permettre à la population de communiquer avec l’étranger grâce à une simple ligne téléphonique.

L’entreprise américaine a par ailleurs offert un million d’euros aux associations qui aident les réfugiés syriens et lancé ensuite une campagne de collecte de dons dans l’espoir de rassembler une somme dix fois plus importante. Elle a également, de façon plus controversée, aidé volontairement à fragiliser le régime de Bachar El-Assad, selon un mail confidentiel retrouvé dans les archives du cabinet de Hillary Clinton.

Enfant syrien

CC Beshr Abdulhadi

Cette fois, Google s’est rapproché du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) afin d’essayer de sensibiliser les opinions publiques occidentales face à la tragédie qui décime la Syrie depuis six ans maintenant. Un site web dédié — Searching for Syria — a été lancé et, à travers lui, l’entreprise américaine et l’UNHCR cherchent à répondre à cinq questions-clés :

  • À quoi ressemblait la Syrie avant la guerre ?
  • Que se passe-t-il en Syrie ?
  • Qu’est-ce qu’un réfugié ?
  • Où vont les réfugiés syriens ?
  • Comment puis-je aider les réfugiés syriens ?

« Le site vise à mettre un terme aux mythes et idées préconçues sur la Syrie et les réfugiés, ainsi qu’à poser un regard neuf sur la pire tragédie humanitaire contemporaine », déclare Filippo Grandi, le patron du UNHCR. « Ce projet fantastique, réalisé avec Google, nous permet de cibler et de répondre aux cinq questions sur les réfugiés et les déplacés syriens qui intéressent le plus le grand public ».

syrie-searching

Pour appuyer son propos, le site fait massivement appel à de nombreuses ressources multimédias : grandes photographies montrant la vie de tous les jours avant le début de la guerre, top des recherches syriennes effectuées sur Google en 2010 (Arab Idol, bodybuilding, mode estivale, Miley Cyrus), visite à 360° de diverses villes, graphique montrant un tourisme en plein essor, comparatif d’un lieu avant et après la guerre…

Le site liste aussi quelques faits qui ne sont pas forcément connus dans nos contrées. « En 2010, Gorillaz est devenu le plus grand groupe occidental à jouer en Syrie », apprend-on par exemple. Ou bien que « les vidéos du FC Barcelone étaient populaires sur YouTube ». Mais cette réalité appartient désormais au passé et le site Searching for Syria ne tarde pas à rappeler que la réalité d’aujourd’hui, c’est la guerre avec son lot d’horreurs.

CICR

CC Pawel Krysiek

Lancé lundi 22 mai, le site cherche aussi à tordre le coup à certaines idées préconçues sur les réfugiés. On apprend ainsi que 18 % des immigrés syriens vivant aux États-Unis possèdent un diplôme du supérieur. C’est sept points de plus que les Américains. Ce qui fait dire à Google et à l’UNHCR que de nombreux Syriens sont instruits et ont de l’expérience dans leur domaine professionnel.

Pour l’heure, Searching for Syria peut être consulté en anglais, en français, en allemand et en espagnol. Une version arabe est sur les rails. Google prévoit aussi de faire la promotion de ce site à travers son moteur de recherche, directement sur sa page d’accueil dans le cas de certains pays, tandis que l’UNHCR espère que cela servira de déclic pour obtenir de nouveaux financements et des soutiens supplémentaires.

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