Alors que l'on parle encore en France du rapport Lescure, les Etats-Unis disposent eux aussi d'un rapport sur lequel s'épancher. La "Commission sur le Vol de la Propriété Intellectuelle Américaine" (sic), qui n'a rien d'officielle mais est composée de personnalités de haut rang tel que l'ancien directeur des renseignements, l'ancien patron d'Intel ou encore le président de l'Université de Washington, a rendu ces derniers jours un rapport de 84 pages (.pdf) sur la protection des droits de propriété intellectuelle. Il permet de voir quels sont les désirs les plus fous formulés par les lobbys américains.
Dans le chapitre consacré aux "cyberattaques", qui concernent aussi bien les intrusions frauduleuses dans les serveurs des entreprises que le petit piratage de monsieur tout-le-monde, le rapport fait état de certaines des demandes de l'industrie. En prenant heureusement la peine de prendre ses distances avec la plupart d'entre elles.
Ainsi, il est écrit (page 81) qu'il y a "de plus en plus d'appels à créer un environnement plus permissif pour la défense active des réseaux, qui permette aux entreprises non seulement de stabiliser la situation mais aussi de prendre des mesures supplémentaires, telles que récupérer des données volées, les modifier au sein-même du réseau de l'intrus, ou même détruire les informations au sein d'un réseau non autorisé". Dit autrement, certains groupes de pression souhaitent que soit légalisée la possibilité de passer à l'attaque contre les hackers dont ils sont victimes, pour se faire justice eux-mêmes.
Pire, certains vont jusqu'à proposer de "prendre en photo le hacker en utilisant la caméra de son propre système", ou encore "d'implémenter un malware dans le réseau du hacker, ou même neutraliser ou détruire physiquement le propre ordinateur ou réseau du hacker".
La Commission estime cependant que ces mesures sont trop incontrôlables dans leurs effets pour être admissibles en l'état, mais recommande tout de même d'y réfléchir.
En revanche, la Commission ne prend aucune distance avec une autre proposition, qui vise à créer des malwares capables de bloquer l'ordinateur des victimes lorsqu'ils tentent de lire un contenu piraté, identifié notamment par des tatouages numériques invisibles : "un logiciel peut être écrit qui permettra uniquement aux utilisateurs autorisés d'ouvrir des fichiers contenant des informations de valeur. Si une personne non autorisée accède aux informations, un ensemble d'actions pourrait alors être prises. Par exemple, le fichier pourrait être rendu inaccessible, et l'ordinateur de l'utilisateur pourrait être verrouillé, avec des instructions sur comment contacter les autorités de police pour obtenir le mot de passe nécessaire pour débloquer le compte". Il s'agit, en clair, de légaliser les ransomwares qui font déjà ravage notamment en France.
La Commission américaine estime que "de telles mesures ne violent pas les lois actuelles sur l'utilisation d'Internet".
(merci @giribot pour l'information)
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !