Radicale, extrémiste, insensée, l’idée d’un revenu universel (ou revenu de base) ? Pas aux yeux de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook. Dans un discours prononcé à l’université Harvard, dont Fortune se fait l’écho, le patron du plus important réseau social de notre temps a exprimé de l’intérêt pour ce dispositif qui vise à verser à tous un revenu sans conditions de ressources ni obligation de travailler.
« Nous devrions explorer des idées comme le revenu de base pour donner à chacun et chacune l’opportunité d’essayer de nouvelles choses », a-t-il déclaré. L’Américain, devenu multi-milliardaire grâce au site communautaire, a ensuite dressé un parallèle avec sa propre vie pour expliquer l’utilité d’un tel dispositif, qui permet de faire ce que l’on veut, sans se soucier d’autres considérations.
« Si j’avais eu à soutenir financièrement ma famille en grandissant au lieu d’avoir du temps pour moi pour faire de la programmation informatique, je ne me tiendrais pas sans doute pas devant vous aujourd’hui », a-t-il relevé. En quelque sorte, le soutien et l’aisance financière de ses parents ont agi comme un revenu universel, lui évitant d’avoir à faire des petits boulots pour les aider à joindre les deux bouts.
Bien sûr, le revenu universel n’accomplira pas de miracle : tout le monde ne finira pas miraculeusement comme Mark Zuckerberg, avec un empire numérique dont la valeur se chiffre en dizaines de milliards de dollars. Mais cela peut vous permettre d’accomplir des choses qui vous tiennent à cœur mais dont vous ne pouvez pas vous occuper, par faute de temps, comme travailler dans une association par exemple.
Pierre Omidyar (eBay), Elon Musk (Tesla) et maintenant Mark Zuckerberg (Facebook)
La déclaration de Mark Zuckerberg sur le revenu de base s’ajoute à la liste croissante de figures de la tech et du numérique s’intéressant à cette problématique. Pierre Omidyar, le fondateur d’eBay, est en train de lancer une expérimentation au Kenya pour tester l’idée sur une période de douze ans. De son côté, Elon Musk, que l’on ne présente plus, voit une solution durable face à l’automatisation.
En France, ce sujet s’est invité dans la campagne présidentielle avec la candidature de Benoît Hamon.
Il proposait dans son programme un « revenu universel d’existence » avec l’idée de réconcilier modernité et social. Pour cela, il a proposé un mécanisme impliquant une taxation des robots : « pour financer le revenu universel d’existence, on pourrait imaginer demain un salaire fictif, virtuel, pour un robot et la manière dont on fait contribuer ce robot au financement de notre protection sociale ».
Défait au premier tour, Benoît Hamon n’a pas réussi à maintenir son idée dans le programme du parti socialiste, qui a évacué toute idée de revenu universel, malgré des voix qui s’élèvent pour expérimenter un tel dispositif, à l’image de ce qui est fait à l’étranger, comme en Finlande. Mais l’intéressé y croit toujours : sur Twitter, il a d’ailleurs subtilement taclé ses contradicteurs :
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