Afin qu'Internet soit un espace agréable pour les mineurs, la Commission européenne et les dirigeants des principales entreprises du net coopèrent en vue d'améliorer la protection des enfants lorsqu'ils surfent sur la toile. Il est notamment question de classer les contenus, ce qui pourrait déboucher ensuite à leur régulation.

Avec la démocratisation d'Internet et la montée en puissance des mineurs sur la toile, la Commission européenne a commencé à prendre en considération le niveau de protection des enfants dans le monde numérique. Une stratégie a depuis progressivement été mise en place afin de faire du réseau des réseaux un espace de confiance et de sécurité pour les jeunes Européens.

Ce mercredi, la responsable de la politique numérique de l'Union européenne a tenu à faire un point avec les dirigeants des principaux opérateurs télécoms, services en ligne et constructeurs officiant sur le Vieux Continent. Ont ainsi participé Apple, Dailymotion, Facebook, Orange, Google, LG, Microsoft, Netlog, Nintendo, Nokia, Opera, RIM, RTL, Samsung, Skyrock et Vivendi, ainsi que d'autres patrons.

"Aujourd'hui, les enfants surfent sur la toile à un très jeune âge", a commenté la Commission. La coalition des PDG doit donc prendre en compte cette donne et faire en sorte que les services et les outils proposés par ces derniers permettent de faire du net un espace plus sûr pour les mineurs. Pour cela, les dirigeants de ces entreprises planchent sur diverses fonctionnalités.

  • des outils de signalement simples et performants pour les utilisateurs rencontrant des problèmes ;
  • des règles de confidentialité adaptés à l'âge de l'usager ;
  • une utilisation plus large de la classification des contenus sur la toile afin que les mineurs et leurs parents puissent accéder aux contenus appropriés et écarter les autres ;
  • une utilisation plus large et une disponibilité plus fréquente des outils de contrôle parental ;
  • un mécanisme de neutralisation plus efficace pour les contenus pédopornographiques.

Selon la Commission européenne et la coalition des PDG, des progrès significatifs ont été réalisés dans le cadre d'une meilleure protection de l'enfance sur le net. Chacun des membres du collectif propose par exemple des outils de contrôle parental et / ou des réglages en fonction de l'âge de l'usager. Les outils de signalisation se généralisent et les entreprises coopèrent plus souvent sur ces sujets.

Les travaux concernant la classification des contenus afin de préserver la navigation paisible des mineurs laissent néanmoins penser que devra être mis en place un mécanisme de filtrage, certainement au niveau des fournisseurs d'accès. Ce point est évoqué brièvement dans la communication officielle de la Commission européenne.

Il est en effet question de la création d'un groupe de travail technique chargé notamment de se pencher sur la création de labels destinés à la classification des contenus. Ces labels devraient être disponibles et identiques à travers toute l'Europe mais aussi au-delà. Des nouveaux outils devraient être conçus en conséquence, afin d'informer l'usager et de filtrer certains fichiers.

Faut-il comprendre que les enfants seront les chevaux de Troie de la régulation des contenus sur Internet et du filtrage des réseaux ? En tout cas, le sujet n'est pas loin. En avril, Bruxelles a ouvert une consultation publique sur l'impact que devrait avoir la convergence d'Internet et de la télévision sur la régulation des contenus audiovisuels. Celle-ci pourrait déboucher sur une réflexion sur régulation.

( Photo : CC BY-ND Andrew Stawarz )

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