Les affaires entravant le second mandat de Barack Obama s’accumulent, en particulier celles concernant la vie privée des Américains. Quelques semaines après les accusations d’espionnage de l’Associated Press par le ministère de la justice, où des relevés téléphoniques de journalistes ont été saisis pendant près de deux mois, c’est au tour de la Maison Blanche de se retrouver dans l’œil de la tempête.
Cette fois, c’est le Guardian qui révèle un nouveau scandale. D’après les informations du journal britannique publiées ce jeudi, Verizon, l’un des principaux opérateurs de téléphonie mobile aux États-Unis, est en cheville avec l’agence nationale de sécurité (NSA), dont l’une des missions consiste à collecter un maximum de renseignements d’origine électromagnétique.
Le Guardian a en effet pu consulter une ordonnance judiciaire rendue le 25 avril par le tribunal en charge du renseignement étranger (Foreign Intelligence Surveillance Court, FISC). D’après ce document classifié au niveau top secret, Verizon communique quotidiennement à la NSA les relevés détaillés de ses clients. À l’échelle du pays, cela représente des millions d’Américains.
Parmi les informations transmises par Verizon au renseignement américain figurent le numéro de téléphone de l’appelant, celui de l’appelé, leur position géographique respective, la durée de l’appel, la durée de tous les appels entre eux), la date de l’appel et les identifiants uniques. En revanche, l’ordonnance judiciaire ne permet pas à la NSA d’avoir la teneur des conversations.
Selon le Guardian, le feu vert du FISC est temporaire. Le transfert des données, démarré le 25 avril, devait s’achever le 19 juillet. Cela représente néanmoins 85 jours d’espionnage ou 2 mois et 24 jours. Dans la mesure où des millions d’informations étaient ainsi transmises quotidiennement à la NSA, cela représente un volume total de données considérable.
Comme le fait remarquer le quotidien anglais, le FISC concentre d’habitude son attention sur les menaces étrangères (d’où son nom, d’ailleurs). Autrement dit, les décisions rendues par le tribunal visent plutôt des personnes suspectées de s’adonner à des activités terroristes, des agents envoyés par d’autres pays, etc. Mais il est vrai que le 11 Septembre a inauguré la surveillance de masse et permanente des particuliers.
Toute la question qui se pose, outre celle de savoir si l’apparition de ce scandale va conduire à l’arrêt des échanges d’information entre Verizon et la NSA, est de mesurer la portée des décisions prises par le FISC. Car si Verizon est aujourd’hui en première ligne, il serait naïf de penser que les autres opérateurs (comme AT&T par exemple) ne sont pas concernés.
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