Le patron d'Orange, mis en garde à vue dans le cadre de l'affaire Tapie, reste pour le moment à la tête d'Orange. La question de son départ "ne se pose pas", assure le groupe.

Mise à jour (du 17 juin 2013) : Avec le soutien des trois représentants de l'Etat, qui a décidé d'écouter les syndicats et de voter pour le statu quo, Stéphane Richard a été maintenu lundi à la présidence du groupe Orange. Son action de pacification des relations sociales au sein de l'entreprise a été remarquée et appréciée, et le Conseil d'administration a jugé que les conditions du contrôle judiciaire auquel était soumis Stéphane Richard ne l'empêchaient pas de travailler normalement, le patron d'Orange ayant simplement interdiction de rencontrer les protagonistes du dossier.

Mise à jour (du 12 juin 2013) : Présenté à un juge d'instruction à l'issue de sa garde à vue, qui a duré deux jours, le patron d'Orange a été mis en examen ce mercredi. Ce matin sur BFM TV, le président du groupe PS à l'Assemblée Nationale, Bruno Le Roux, avait jugé souhaitable que Stéphane Richard "se retire" de la présidence d'Orange si une telle éventualité se produisait.

Article du 10 juin 2013 –

Le PDG du groupe Orange, Stéphane Richard, a été placé ce lundi matin en garde à vue par les magistrats instructeurs du pôle financier de Paris, dans le cadre de l'enquête réalisée pour faire la lumière sur l'affaire Tapie. L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde est soupçonné d'avoir eu un rôle actif dans la décision de l'Etat d'accepter la procédure d'arbitrage ayant abouti à l'octroi de 403 millions d'euros de dommages et intérêts à Bernard Tapie, et de ne pas exercer de recours contre cette décision.

Mais interrogé par l'AFP, Orange indique que Stéphane Richard reste à la tête de l'opérateur. "La question ne se pose pas", assure un porte-parole du groupe. "Stéphane Richard est à la tête de ce groupe, et il a un directeur général délégué, Gervais Pellissier, qui par la loi a les mêmes pouvoirs que lui et peut faire fonctionner l'entreprise en son absence".

La garde à vue de Stéphane Richard ne pourra pas durer plus de 48 heures. A son issue, le patron d'Orange pourrait être mis en examen si des faits "graves ou concordants" sont retenus contre lui, ou placé sous le statut de témoin assisté s'il existe simplement des soupçons. Dans ces deux cas, le maintien de Stéphane Richard à la tête d'Orange sera difficile à soutenir, face à un gouvernement qui ne cache pas son animosité contre le patron de l'opérateur historique. L'occasion serait belle pour faire partir celui qui reproche au gouvernement d'avoir fait capoter la vente de Dailymotion à Yahoo.

Il peut aussi, bien sûr, ressortir en qualité de simple témoin si les magistrats ne retiennent pas d'éléments à charge.

Les enquêteurs cherchent à établir la chaîne de commande qui a abouti à la prise de cette décision très favorable à Bernard Tapie. Selon les informations du Canard Enchaîné, Stéphane Richard devrait affirmer aujourd'hui que les ordres venaient directement de l'Elysée, ce qui paraît inévitable vu les sommes en jeu.

Dans leur enquête sur l'affaire Bettencourt, les magistrats ont découvert dans les agendas de Nicolas Sarkozy près d'une dizaine de rendez-vous rapprochés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie, au moment de la campagne électorale. L'enjeu de l'enquête pourrait donc porter sur l'utilisation éventuellement politique faite par Tapie des sommes que l'arbitrage potentiellement irrégulier lui a permis de gagner.

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