Ce mercredi matin avait lieu l'audition de Pierre Lescure par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée Nationale, qui a permis de confirmer une fronde parlementaire contre l'idée d'amendes du CSA pour remplacer l'Hadopi. De façon remarquable et remarquée, aucun des députés membres de la commission, laquelle aura le dernier mot sur le texte présenté en séance plénière, n'a soutenu l'idée qui devrait être réformée par le Gouvernement.
Mais une voix s'est faite remarquer plus que les autres par sa dissonance, et elle n'est pas venue des bancs de l'opposition, mais bien du Parti Socialiste. Le député Malek Boutih, qui a entamé son premier mandat il y a tout juste un an, s'est en effet présenté comme un défenseur virulent de l'idée d'une stricte régulation d'Internet par l'Etat.
"Je ne crois pas à la légende des pirates du net, aux geeks ("djiks" dans sa bouche, ndlr) qui diffusent gratuitement de la culture", a-t-il commencé pour critiquer le manque d'envergure du rapport Lescure. "Il s'agit d'une guerre économique. Il faut reprendre le contrôle sur Internet, c'est une question plus large de souveraineté", a-t-il ajouté, dans un discours qui n'était pas sans rappeler ceux du député UMP Jacques Myard lorsqu'il demandait une nationalisation d'Internet.
Selon Malek Boutih, il faut reprendre le contrôle d'Internet en France parce que "contrôler les tuyaux c'est contrôler les contenus". Comme si la défense de la neutralité du net, dont le jeune député n'a peut-être jamais entendu parler, ne pouvait pas suffire à assurer une libre diffusion des contenus.
Par ailleurs, Malek Boutih s'est dit très favorable au fait que le CSA "bascule sur l'ensemble de la régulation d'Internet", ce qu'il juge de toute façon inévitable au regard de la convergence des médias. Un point de vue qui n'est peut-être pas surprenant de la part de celui qui fut président de SOS Racisme de 1999 à 2003, et qui garde sans doute une grande sympathie à l'égard d'une association qui dénonce régulièrement les manques de régulation d'Internet.
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