Les États-Unis et la Russie vont améliorer leur dialogue sur la sécurité informatique. Des liens vont être tissés entre les équipes chargées de répondre à une urgence cybernétique, tandis qu'une ligne de communication directe entre des hauts responsables russes et américains va être établie, à l'image du téléphone rouge mis en place lors de la guerre froide.

À l'issue de la crise des missiles de Cuba en 1962, les États-Unis et l'Union soviétique ont constaté que la guerre nucléaire entre les deux blocs avait été évitée de peu. Soucieuses de ne pas réitérer une telle expérience, où la moindre mésinterprétation d'une décision, d'une manœuvre ou d'une annonce du camp d'en face aurait pu tout faire basculer, Washington et Moscou ont mis en place en 1963 une ligne de communication directe pour désamorcer les crises futures avant qu'elles ne prennent trop d'ampleur.

Cinquante ans plus tard, les deux capitales ont repris cette idée du téléphone rouge pour l'appliquer au domaine informatique. Dans un communiqué publié lundi sur le site de la Maison-Blanche, le rapprochement entre le CERT américain (Computer Emergency Response Team) et son équivalent russe a été annoncé "afin de faciliter l'échange régulier d'informations techniques et pratiques sur les risques en matière de cyber-sécurité touchant les systèmes critiques".

Par ailleurs, le Kremlin et Washington ont acté la mise en place d'une ligne de communication directe et sécurisée entre le coordinateur national de la cyber-sécurité américain et le secrétaire adjoint du Conseil de sécurité russe afin de gérer directement une situation de crise résultant d'un incident de sécurité informatique et, si nécessaire, éviter toute escalade cybernétique entre les deux puissances. D'autant que les systèmes informatiques sont de plus en plus interdépendants, d'où la nécessité de prendre ces précautions.

Les États-Unis et la Russie reconnaissent en effet que des incidents cybernétiques incompris pourrait créer une instabilité ou une crise dans leurs relations bilatérales. Dans la mesure où l'identité réelle de l'attaquant est pratiquement impossible à vérifier avec certitude, ce téléphone rouge pourrait permettre de contacter son interlocuteur si des attaques sont détectées depuis son territoire, afin de se renseigner si l'une des deux capitales est impliquée d'une façon ou d'une autre (mais l'avouerait-elle ?).

Cette initiative en entrainera-t-elle d'autres ? Vu les frictions régulières entre la Chine et les USA sur ce sujet, l'établissement d'une ligne de communication directe serait préférable. Des discussions ont néanmoins lieu, notamment entre les deux chefs d’État, sur ce sujet ou sur la question plus générale du piratage touchant des armements ou des éléments de propriété intellectuelle.

( photo : BY Piotrus )

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