Mise à jour : Donald Trump a annoncé ce soir que les États-Unis allaient sortir des accords de Paris. Elon Musk, engagé dans la lutte pour l’environnement avec ses entreprises a affirmé qu’il quittait le conseil du président. Pour rappel, Donald Trump avait réuni des chefs d’entreprise, scientifiques et ingénieurs dans un groupe officieux chargé de le conseiller depuis l’extérieur de la Maison Blanche. Musk, comme d’autres dirigeants, avait répondu aux critiques en estimant qu’il était plus productif d’avoir un siège à la table du président pour faire entendre sa voix. Elle n’a pas suffisamment porté.
« Le changement climatique est réel. Quitter les accords de Paris n’est ni bon pour l’Amérique, ni pour le monde », a-t-il ajouté.
Article original : Donald Trump est prévenu : s’il décide de sortir les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, ce qu’il s’apprêterait effectivement à faire à en croire un certain nombre de sources bien informées à Washington, le président américain devra faire une croix sur les conseils d’Elon Musk. L’entrepreneur américain a en effet averti qu’il claquera la porte du conseil consultatif mis en place pour informer le chef de l’État.
« Je ne sais pas quel voie prendra l’accord de Paris sur le climat, mais j’ai fait tout mon possible pour conseiller directement le président des États-Unis, par le biais d’autres personnes à la Maison Blanche et via des réunions, que nous devons rester [dans ce traité] », peut-on lire dans un message qui a été publié mercredi 31 mai sur Twitter. Et si ce n’est pas le cas ?
« Dans ce cas, je n’aurai pas d’autre choix que de quitter le conseil », a ajouté le chef d’entreprise connu pour avoir donné naissance à plusieurs compagnies à succès, comme Tesla (construction automobile), PayPal (paiement en ligne) et SpaceX (vols aérospatiaux). L’avenir de Musk dans ce conseil devrait être fixé dans les prochaines heures puisque c’est cette semaine que Trump doit annoncer sa décision.
Pour mémoire, l’accord de Paris sur le climat vise plusieurs objectifs : contenir la hausse des températures « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels » et si possible de viser à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C ». Il est question aussi de se désinvestir des énergies fossiles et d’atteindre la neutralité carbone. 195 pays dans le monde l’ont approuvé.
Pendant un temps, Elon Musk a cru pouvoir sensibiliser le président américain sur l’enjeu de l’accord de Paris sur le climat. Fin mai, il déclarait avoir eu une discussion avec lui trois semaines plus tôt sur ce sujet et se disait « prudemment optimiste » quant à la décision qui doit être prise par le bureau ovale américain au sujet de ce traité international, qui est entré en vigueur le 4 novembre 2016.
Un optimisme prudent, car Donald Trump a souvent manifesté un climatoscepticisme notable, en affirmant par exemple que le dérèglement du climat est une invention des autorités chinoises pour affaiblir la puissance industrielle des États-Unis. Le président a d’ailleurs choisi à la tête de l’agence de protection de l’environnement Scott Pruitt, qui lui aussi doute des preuves scientifiques sur ce phénomène.
L’imperméabilité intellectuelle de Trump envers les travaux de la communauté scientifique internationale n’a pas empêché Musk de rejoindre en décembre 2016 le conseil consultatif. Critiqué là-dessus, il a expliqué alors que si des désaccords évidents existent entre lui et le chef de l’État, il disait être persuadé que « s’engager sur les questions cruciales pourra, tout compte fait, servir au mieux les intérêts de la société ».
Il s’agissait alors de faire preuve de pragmatisme : en étant proche du pouvoir, Elon Musk pensait sans doute avoir plus de chances de défendre certaines idées qu’en restant à distance, en glissant des tweets bien sentis contre la Maison Blanche. Il faut croire que les efforts du milliardaire américain pour pousser le chef de l’État à prendre des positions plus modérées n’ont pas produit les effets escomptés.
Finalement, les convictions d’Elon Musk — qui défendait aussi son propre intérêt économique en tant que chef d’entreprise, en souhaitant par exemple encourager les énergies renouvelables, dans un grand plan qui va de la collecte de l’énergie grâce au solaire jusqu’à la recharge des véhicules — ont finalement pris le dessus sur son pragmatisme des premiers jours.
Car il ne sert à rien de rester auprès de Donald Trump si ses efforts d’influence ne donnent rien.
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