Même l'Hadopi n'arrive plus à faire semblant d'y croire, elle qui a proposé en fin de semaine dernière une solution qui permettrait de légaliser les échanges non marchands en contrepartie d'une rémunération payée par différents acteurs impliqués dans la chaîne de valeur des partages de fichiers (voir notre récit sur les coulisses d'une telle proposition). "Hadopi, on sait bien que le volet pédagogique a fonctionné. Il faudra bien une instance de régulation", a assuré au Figaro l'ancien ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, dans un entretien à travers lequel il critique plus globalement la politique mise en oeuvre par sa successeur Aurélie Filippetti.
Mais après plus de 1,8 million d'e-mails "pédagogiques" envoyés aux abonnés à Internet depuis octobre 2010, après plus de 170 000 lettres recommandées, et quelques rares condamnations par les tribunaux, il faut être fou ou aveugle pour croire encore que la riposte graduée a "fonctionné". Sauf si l'on décide de laisser le côté le seul indicateur réellement pertinent, de l'état de la consommation de l'offre légale.
En effet, on ne pourrait dire que l'Hadopi fonctionne que si l'offre légale décolle en France plus qu'ailleurs. Or nous avions dressé ce "vrai bilan de l'Hadopi" en mai dernier, et constaté qu'il était nullissime :
- Chute du marché de la musique enregistrée de 4,4 %, similaire voire pire à d'autres pays comparables qui n'ont pas de riposte graduée ;
- Faible proportion de la musique numérique dans le marché musical (25 % en France contre 35 % de moyenne mondiale) ;
- Baisse de 8,7 % du nombre de DVD et Blu-Ray achetés en France au premier trimestre 2013 ;
- Baisse de 16,9 % de séances VOD au premier trimestre 2013 ;
- Baisse de 11 % des entrées en salle de cinéma sur les 12 derniers mois.
"On sait bien que le volet pédagogique de l'Hadopi a fonctionné". Vraiment ?
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !