Cela peut paraître très surprenant, mais certaines particularités typographiques de la langue française sont très difficilement accessibles voire complètement absentes des claviers AZERTY, c’est-à-dire ceux qui sont majoritairement vendus dans l’Hexagone. C’est le cas des accents sur les voyelles en majuscule, des ligatures ou encore des guillemets dits « doubles chevrons ».
Cette situation avait suscité l’émoi du ministère de la culture et de la communication début 2016. « Il est presque impossible d’écrire en français correctement avec un clavier commercialisé en France », se plaignait la Rue de Valois. Dans le meilleur des cas, l’appel de certaines particularités typographiques se fait en combinant plusieurs touches ou en tapant le code ASCII associé.
Ce constat a donc conduit le ministère, en partenariat avec l’association française de normalisation, à initier un projet normatif pour élaborer une norme de claviers capables de combler ces manques. Un an et demi plus tard, une enquête en ligne vient d’être proposée pour que tout le monde puisse commenter le projet de norme. Celle-ci sera ouverte jusqu’au 9 juillet 2017.
Concernant le clavier AZERTY, « les 26 lettres de l’alphabet et les chiffres ne changent pas de place » précise l’association française de normalisation, de manière à ne pas bousculer les millions de personnes habituées à cette disposition particulière des touches . Par contre, « certains autres signes tels que certaines voyelles accentuées, l’arobase et les accolades » sont déplacés.
« Le point devient accessible sans passer par la touche Majuscule. Les majuscules accentuées sont aussi rendues possibles. La palette des signes typographiques est élargie, pour faciliter la création sans pour autant recourir à des logiciels professionnels », commente l’association, qui assure que cet arrangement a été « imaginé pour augmenter les capacités d’écriture du clavier informatique français ».
Outre AZERTY, une autre option est proposée par la norme. Il s’agit de la disposition BÉPO, « connue comme disposition de clavier francophone alternative, ergonomique et libre », est-il expliqué. Né en 2003, le BÉPO « est une disposition de symboles et de caractères conçue pour les claviers d’ordinateur afin de faciliter la saisie du français » mais aussi des éléments typographiques et des symboles de programmation.
Les 26 lettres de l’alphabet et les chiffres ne changent pas de place
« Tout le monde ou presque utilise un clavier aujourd’hui, donc nous nous attendons à recevoir beaucoup de commentaires », espère Philippe Magnabosco, le chef de projet au sein de l’organisme. « Il n’y a pas de révolution, mais une petite appropriation sera nécessaire pour les utilisateurs. Pour autant, les bénéfices attendus compensent largement les quelques changements à intégrer », juge-t-il.
Une fois l’appel aux commentaires achevé et les contributions digérées, l’association prévoit de publier sa norme au mois de septembre. Attention, toutefois : cette norme est basée sur le volontariat. En clair, les fabricants de claviers n’auront aucune obligation de la respecter, en tout cas pour les produits qui sont destinés au grand public. Les claviers AZERTY « non améliorés » ont encore de beaux jours devant eux.
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