Lancé en 2010, Pluzz est le service de télévision de rattrapage de France Télévisions. Il permet aux internautes de revoir gratuitement pendant sept jours les émissions des toutes les chaînes du groupe (France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô). Du moins, c'est ainsi que le système fonctionne pour les internautes vivant en France. Pour les Français expatriés, c'est une autre paire de manches.
Si un internaute cherche à accéder à Pluzz depuis une adresse IP étrangère, par exemple américaine, il se heurtera à un avertissement lui signifiant sa redirection prochaine "vers la liste des vidéos accessibles depuis [son] lieu de connexion". Une situation qui préoccupe Frédéric Lefebvre, élu député suite à une législative partielle.
Dans une question écrite adressée à Aurélie Filippetti, l'ancien secrétaire d'État s'émeut de la différence de traitement entre les Français de l'Hexagone et les expatriés. "De nombreux Français établis en Amérique du nord qui souhaitent garder contact avec notre pays et sa culture sont en attente d'évolutions qui leur permettraient d'avoir accès à ces programmes".
Cette situation n'est pas spécifique aux Français vivant en Amérique du Nord. Elle existe partout où des Français expatriés sont établis. Et elle n'est pas récente. En 2011, une sénatrice d'une circonscription des Français établis hors de France avait elle aussi dénoncé les restrictions d'accès, notamment celles frappant les programmes du service public.
À l'époque, le ministère avait signifié son impuissance, en constatant que "le surcoût financier pour la libération [des droits de diffusion] dans le monde entier est souvent très élevé. Cela vaut pour les œuvres (documentaires, fictions…), mais aussi pour les magazines utilisant des images d'archives ou des extraits". Le géofiltrage mis en place par France Télévisions pour respecter le droit d'auteur était inévitable.
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