Voici encore un exemple de l'indécence fiscale des multinationales, qui explique pour partie les difficultés financières des États, que les citoyens sont appelés à compenser par leur propre imposition personnelle. BFMTV a détaillé les comptes de l'éditeur de jeux vidéo Activision-Blizzard, propriété du groupe français Vivendi. Ils révèlent que 2,7 milliards de dollars de bénéfices dorment dans des comptes domiciliés aux Bermudes, dans le seul but de fuir l'impôt et d'attendre des jours meilleurs (comprendre une réforme ou amnistie fiscale avantageuse) pour rapatrier les sommes. "Alors que l’international représente la moitié des revenus de l’éditeur, il ne représente que 12% de l’impôt acquitté", constate BFM.
L'an dernier, Activision-Blizzard n'a ainsi payé que 38 millions de dollars d'impôts hors des Etats-Unis, ce qui représentait 4,8 % de ses bénéfices.
Avec une multitude de filiales aux Bermudes et au Delaware (un état des Etats-Unis connu pour sa fiscalité quasi nulle pour les entreprises), la filiale de Vivendi tire profit des failles des mécanismes fiscaux internationaux pour rendre ses profits intouchables. Elle a créé des filiales néerlandaises ayant leur résidence fiscale aux Bermudes, ce qui fait qu'elle ne peut juridiquement être taxée ni aux Pays-Bas (qui se base sur la résidence fiscale), ni aux Bermudes (qui se base sur le siège social).
"Là où il n’y a pas d’impôt, les filiales sont très rentables. Mais là où un impôt est prélevé, les filiales font très peu de bénéfices -sûrement un hasard", ironise BFM, détails à l'appui. En France, Activision Blizzard a deux filiales, qui ne payent pas (ou très peu) d'impôts, grâce à des bénéfices étrangement faibles, voire des déficits.
"Je ne ferai des augmentations d'impôts que si elles sont absolument indispensables, dans l'idéal le moins possible", a déclaré François Hollande le 14 juillet dernier, pour annoncer de nouvelles hausses d'impôts en 2014. Pas de quoi cependant faire trembler les milliards d'euros qui dorment dans les comptes offshore d'Amazon, Apple, Microsoft, Google, Vivendi, et autres multinationales qui ne voient plus leurs actions qu'à travers le prisme de la "légalité", et ne s'intéressent plus du tout à la "légitimité" de leur fuite fiscale.
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