Lorsque d’obscurs néo-nazis ont voulu percer les secrets de la machine Macron, ils s’en sont pris aux mails de ses proches, ces échanges apparaissant encore comme l’antichambre des décisions politiques, des commentaires off et des tractations en tout genre.
Et pourtant, au contact de leur smartphone et face à une actualité qui ne cesse de gagner en rythme, nos amis politiques se détournent de leurs mails pour arbitrer, à la volée, depuis Telegram, WhatsApp ou encore Signal.
Groupes parlementaires et groupes Whatsapp
Ces applications de messagerie instantanée ont pour attrait, en dehors de leur chiffrement, d’être aussi rapides et dynamiques qu’un flux d’info en continu. Un concurrent a déclaré, il y a quelques minutes, que vous êtes hors course ?
Ni une, ni deux, il vous suffit de saisir votre application préférée et de communiquer à des petits cercles, que vous élargissez progressivement, votre nouvelle position sur le concurrent. Gagez que les éléments de langage fraîchement communiqués se retrouveront sur les plateaux télé.
La campagne Macron s’appuyait lourdement sur ce type de groupes de discussion, très hiérarchisés, avec des périmètres de confidentialité définis, dans lesquels on échangeait les derniers élément et préparait le coup d’après. Les parlementaires britanniques ne sont pas bien différents et jouent également des coudes à travers des groupes de discussion qui se multiplient sur les bancs de Westminster.
Au lendemain des élections législatives anticipées, alors que la première ministre May semblait affaiblie, Boris Johnson — ministre des affaires étrangères, figure de proue du Brexit et conservateur bruyant — a transmis sur WhatsApp ce qui deviendra la ligne de ses troupes. La personnalité que les britanniques suspectent de grandes ambitions — au détriment potentiel de Theresa May — a rédigé un message au ton étonnamment mesuré pour une discussion privée. Et soudain l’évidence apparaît : le message semblait en réalité destiné à la presse et au public, sous la forme d’une « fuite » bien organisée.
Pourtant pêché dans ce qui devrait être une conversation privée, le message de Johnson décrivant les huit raisons pour lesquelles il soutiendra May paraît presque faux tant il est organisé. Adressé au un groupe de députés tories qui partageront les bancs de la chambre des communes avec lui, le petit texte de Johnson est plus proche du communiqué de presse que du SMS.
Et alors que la presse se tournait vers lui, attendant le moindre mouvement qui signalerait la déstabilisation de l’alliance qui soutient May, il livre ce qui n’est définitivement pas son coup d’après, mais quelque chose qui en a l’apparence technologique et symbolique. Malin.
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