Bill Gates n'est pas convaincu par l'action philanthropique de Google, qui s'est récemment manifestée à travers le projet Google Loon qui consiste à couvrir les zones géographiques pauvres avec un réseau sans fil, constitué de ballons-sondes. Pour le fondateur de Microsoft, l'idée n'est pas forcément mauvaise, mais elle ne devrait pas être mise en œuvre immédiatement : pour Bill Gates, il y a d'autres priorités plus urgentes.

En juin dernier, Google a présenté un nouveau projet consistant à apporter Internet dans des régions du monde mal desservies par les infrastructures télécoms. L'initiative, baptisée Google Loon, vise concrètement à déployer dans l'atmosphère des ballons-sondes afin de couvrir de grandes zones géographiques. Vu la nature du programme, ce sont d'abord les pays du Sud qui sont concernés.

Très original, le projet fait toutefois l'objet de quelques critiques. Au cours d'une interview accordée à Bloomberg, Bill Gates a ainsi durement taclé le projet de Google en pointant le fait que ce n'est pas en lâchant des aérostats high-tech que la situation dans les pays les moins avancés va franchement s'améliorer, même si des bénéfices secondaires peuvent apparaître avec le raccordement au net.

"Lorsque vous mourez de la malaria, j'imagine que vous pouvez lever les yeux et voir le ballon-sonde mais je ne suis pas sûr que cela vous sera d'une grande aide. Quand un enfant est atteint de diarrhée, non, aucun site web ne pourra le soulager", explique le fondateur de Microsoft, désormais engagé dans la philanthropie via la fondation Bill-et-Melinda-Gates.

L'homme d'affaires ne veut toutefois pas laisser penser que la révolution numérique n'a aucun intérêt. Bien sûr qu'il faut relier les centres de soin entre eux, connecter les écoles, favoriser l'accès aux nouvelles technologies. Mais l'initiative de Google Loon n'est pas franchement utile dans les pays très pauvres, qui ont d'autres urgences à traiter en priorité. Comme la malaria.

"Google a commencé à dire qu'il allait faire tout un tas de choses. L'entreprise a recruté Larry Brilliant (un épidémiologiste américain, ancien directeur de la fondation philanthropique Google.org) et a reçu une fantastique publicité. Et puis tout a été laissé en plan. Maintenant, la société s'occupe juste de ses petites affaires. Mais ceux qui s'occupent de leurs petites affaires ne vont pas aider les pauvres".

Si la critique de Bill Gates n'est pas dénuée d'intérêt, laisser penser que Google est totalement étranger à la philanthropie est inexact. Cela étant, l'impact de la firme de Mountain View dans ce domaine est sans commune mesure avec la taille des contributions effectuées par la fondation Bill-et-Melinda-Gates. Celle-ci est d'ailleurs critiquée sur certains placements et investissements.

( photo : CC BY-SA MEDEF )

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