Les controverses régulières qui frappent Facebook dans le domaine de la vie privée et le récent scandale du programme de surveillance PRISM n'ont manifestement pas l'air d'affecter grandement la fréquentation du réseau social américain. Selon le New York Times, le site communautaire est visité quotidiennement par 40 % de la population américaine, soit près de 128 millions de personnes.
En réalité, le quotidien américaine explique que l'habitude de visiter Facebook est désormais aussi solidement ancrée dans les mœurs que le petit café du matin. Une grande partie des usagers se connecte depuis un accès mobile (téléphone, tablette…), même si dans les faits les usages sont essentiellement mixtes (accès depuis un mobile et depuis un ordinateur).
À l'international, Facebook reste également très apprécié. Toujours selon les statistiques du réseau social, en moyenne 699 millions d'usagers se sont connectés chaque jour sur le site au mois de juin. Là encore, les polémiques ne sont manifestement pas assez vives pour dissuader les internautes de se passer de l'outil qui s'est imposé comme l'intermédiaire indispensable pour rester en contact avec ses proches.
Évidemment, Facebook publie ses données dans l'espoir d'attirer toujours plus d'annonceurs et de soutenir son cours boursier. Mais ces chiffres illustrent aussi implicitement que le site communautaire ne subira jamais un exode massif et irréversible, sauf si un service plus performant, plus agréable et plus utile surgit, exactement de la même façon que Facebook a supplanté naturellement les MySpace et consorts.
Dès lors, quitter Facebook ne paraît pas être la meilleure solution face aux controverses. Ne serait-ce pas plutôt à l'outil lui-même d'évoluer et, par ricochet, à la législation de changer, dans le cas de PRISM ? Cette thèse selon laquelle ce n'est pas à l'utilisateur de faire des pieds et des mains pour être tranquille mais plutôt aux outils de faire ce travail de respect de la vie privée est avancée par Jérôme Thorel.
Cité par Écrans, l'auteur de "Attentifs ensemble ! L’injonction au bonheur sécuritaire" écrit "qu'on peut utiliser des logiciels comme Tor pour surfer sans être pisté, on peut refuser d’avoir un téléphone portable, refuser d’être sur Facebook… Mais c’est une façon de dire qu’on a perdu. C’est se recroqueviller pour aller vivre dans une grotte. C’est accepter de ne plus accéder à la liberté".
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