La réforme est passée relativement inaperçue et pourrait pourtant aboutir à une interprétation que d’aucuns jugeront dangereuses pour les libertés personnelles. Comme le note sur son blog l’expert en cybercriminalité Eric Freyssinet, la loi d’harmonisation et de transposition du 5 août 2013 a modifié la définition légale du délit de pédopornographie, pour la rendre plus stricte.
En effet, jusqu’à la loi du 5 août 2013, l’article 227-23 du code pénal ne réprimait que « le fait, en vue de sa diffusion, de fixer, d’enregistrer ou de transmettre l’image ou la représentation d’un mineur lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère pornographique« . Il était donc interdit de filmer un mineur dans un acte sexuel, ce qui ne souffre d’aucune contestation, ni même de le faire sous forme de dessins animés ou d’images de synthèses (ce que l’on appelle du lolicon), lorsque ces images étaient destinées à être diffusées auprès de tiers.
Mais désormais, la loi ajoute que « lorsque l’image ou la représentation concerne un mineur de [moins de] quinze ans, ces faits sont punis même s’ils n’ont pas été commis en vue de la diffusion de cette image ou représentation« . Il est donc interdit désormais de filmer ou de photographier des mineurs dans une mise en scène pornographique y compris lorsque ces films ou photos sont réservés à l’usage privé, ce qui relève de la légitime protection de l’enfant… Mais il est aussi désormais interdit de « fixer une représentation pornographique d’un mineur même si elle n’a pas été commise en vue de sa diffusion ». En 2007, la cour de cassation avait confirmé que les « images non réelles représentant un mineur imaginaire » étaient condamnées au même titre que les images d’enfants réels.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.