Alors qu'Edward Snowden s'est officiellement engagé auprès de la Russie à ne plus diffuser d'informations susceptibles de porter atteinte aux intérêts des Etats-Unis, les fuites organisées par l'ancien consultant de la NSA ne tarissent pas. Jeudi, le Washington Post a ainsi publié un document exceptionnel, appelé le "budget noir" 2013 de la Maison Blanche, qui détaille la répartition des dépenses effectuées par les Etats-Unis en matière d'espionnage, de contre-espionnage et d'opérations spéciales.
Au total, ce sont 52,6 milliards de dollars de budget qui sont ainsi détaillés, alors qu'il s'agissait jusqu'ici d'un document confidentiel classé "top secret", pouvant donner des indications sur les actions prioritaires des USA, ses réussites, et ses échecs. Le Washington Post n'en a toutefois publié que des extraits, et a volontairement choisi de consulter l'administration Obama avant de les publier, pour écarter toute information susceptible de mettre en danger les espions américains ou leurs sources.
"Des capacités révolutionnaires de cryptanalyse"
En plein scandale sur le programme PRISM, le budget noir révèle qu'une part importante des dépenses, 11 milliards de dollars, est consacrée "programme cryptologique consolidé", dans lequel figurent les dépenses en déchiffrement réalisées au sein de la NSA et des différentes composantes de l'armée (Air Force, Army, Navy et Marines).
Ce budget est relativement stable depuis 2010, alors qu'il avait connu une croissance régulière depuis au moins 2004, où le budget dédié à la cryptographie était alors d'environ 7 milliards de dollars. Les services dédiés à la collecte et au traitement des données interceptées comptent plus de 35 000 employés, avec là aussi une augmentation constante depuis au moins 2004.
"Nous investissons dans des capacités révolutionnaires de cryptanalyse pour mettre en échec la cryptographie adverse et exploiter le trafic internet", indique dans un document le directeur du Renseignement américain, James Clapper. Une phrase qui semble donner raison à Wired, qui avait écrit en 2012 que la NSA avait réalisé une "énorme avancée" en matière de déchiffrement des données.
La répartition du budget montre que seulement 4 % est dédié à la "recherche et technologie", c'est-à-dire au développement de nouveaux algorithmes et outils de déchiffrement. 23 % sont consacrés à la collecte des données, 15 % à leur "traitement et exploitation", et 14 % à leur analyse.
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