Le maire de Londres, Sadiq Khan, a publié un document de travail concernant sa stratégie en terme de transport. Les objectifs sont clairs : faire de la capitale du Royaume-Uni une ville propre, en développant un système de transport zéro émission et en incitant les londoniens à délaisser leurs voitures.

Londres multiplie les mesures anti-pollution à l’initiative de son maire, Sadiq Khan.

Après la mise en place de la « Low Emission Zone » et l’arrivée en octobre 2017 d’une taxe sur les véhicules polluants, la municipalité a publié le document « Transport Strategy », brouillon d’un ambitieux projet ouvert à la consultation publique.

L’objectif est clair : faire de Londres une ville écologique, en modifiant en profondeur son système de transport public afin qu’il ne produise plus aucune émission de CO2 d’ici 2050.

Londres

Différents paliers à franchir au fil des années

Dans son document, le maire de Londres détaille le planning des différents défis à relever afin d’atteindre cet objectif. Concernant les moyens de transport, Sadiq Khan souhaite que les taxis et voitures de location puissent devenir zéro émission (c’est-à-dire qui n’émettent aucune pollution d’échappent) en 2033, tandis que les bus attendront 2037 alors que que camions et autres véhicules routiers devront l’être d’ici 2040.

L’ambition ne s’arrête pas là puisque le maire de Londres souhaite également que les habitants délaissent leur transport personnel. Khan souhaite que la marche, le vélo et les transports publics représentent 80 % des trajets au cœur de la capitale, et ce d’ici 2041. Ceci implique une réduction de 3 millions de trajets en voiture par jour sachant qu’à l’heure actuelle seuls 64 % des trajets sont effectués avec l’un des trois moyens alternatifs cités en exemple.

Pour cela, un développement des « rues saines » va s’imposer, tout comme celui du réseau de pistes cyclables, afin que 70 % des londoniens puissent se trouver à moins de 400 mètres d’une route sécurisée pour les deux roues. Les cartes « Legible London » pour piétons, contenant des informations cartographiques et des indications, seront également mises à jour.

L’ensemble de ces mesures va permettre d’installer une « zone zéro émission » au centre de Londres d’ici 2025, avant d’agrandir le périmètre à l’intérieur jusqu’en 2040, et ainsi de viser l’intégralité de la ville en 2050. « Londres doit respecter les limites légales de pollution le plus vite possible. Cela nécessite une introduction et une extension de l’Ultra Low Emission Zone assez tôt, et un suivi assuré par les pouvoirs publics » explique Sadiq Khan.

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Sadiq Khan, le maire de Londres, pendant la Pride Parade du 25 juin 2016.

Qualité de l’air et changement d’habitudes

Ce plan stratégique semble véritablement aller dans le bon sens, afin de permettre à la capitale de respirer un peu — tout en respectant les directives européennes et l’accord de Paris. Cela semble nécessaire au vue de l’évolution de la population londonienne — qui devrait passer de 8,7 à 10,5 millions d’ici 2041 — mais aussi de la qualité de l’air qu’elle respire, causant de nombreux cancers et autres problèmes cardiaques.

Sur ce dernier point, Khan semble conscient de la gravité de cette situation : « La qualité de l’air et les changements climatiques sont des problèmes urgents, avec des conséquences si terribles que Londres doit tenir le leadership international. »

Mais pour cela, d’autres mesures, plus répressives, semblent nécessaire afin que les habitants de Londres s’adaptent à cette refondation des transports citadins. « Nous devons faire en sorte que ne pas prendre sa voiture deviennent l’option la plus abordable, la plus sûre et la plus pratique dans la vie quotidienne des londoniens » déclare Sadiq Khan.

Pour cela, le maire n’exclut pas d’utiliser de nouvelles technologies, développées par Transport for London, pouvant mesurer la distance, le temps, les émissions et les dangers de chaque trajet. Ces données pourraient ensuite être utilisées pour calculer une taxe unique par kilomètre.

Le plan stratégique aborde aussi l’idée de rues piétonnes, d’installation de parkings pour vélo dans tous les nouveaux immeubles, tout comme celle de restrictions de stationnements pour certains véhicules et certaines zones.

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Le projet fait figure d’exemple à suivre pour toutes les grandes capitales souhaitant améliorer la qualité de vie. Si la concrétisation du plan risque d’être menacée par les successeurs de Sadiq Khan à la mairie de Londres d’ici 2050, on espère que l’objectif zéro émission pourra au moins être respecté.

Si vous avez vous même des retours à faire sur ce projet londonien, vos suggestions sont recueillies jusqu’au 2 octobre prochain.

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