Au début du mois d'août, le service de messagerie sécurisée Lavabit annonçait l'arrêt de ses activités. La plateforme considérait ne plus être en mesure de les poursuivre dans de bonnes conditions. Son fondateur, Ladar Levison, n'a toutefois pas décidé de se rendre sans combattre. Un appel aux dons a ainsi été lancé afin de porter son cas devant les tribunaux. Plus de 100 000 dollars ont été obtenus.
Selon les informations de Wired, le combat judiciaire de Ladar Levison est d'ores et déjà engagé. C'est bien devant la cour d'appel des États-Unis pour le quatrième circuit que l'affaire sera débattue. Toutefois, les précisions manquent. Le détail de l'affaire a en effet été immédiatement mis sous scellé. Wired ajoute que la première phase de la procédure aura lieu le 3 octobre prochain.
Les difficultés rencontrées par Ladar Levison tiennent au fait que son service de messagerie sécurisée a été utilisé par Edward Snowden, cet ancien employé de la CIA et de la NSA devenu célèbre pour avoir révélé au public la portée des programmes de surveillance américains. Edward Snowden s'est servi de Lavabit pour communiquer de façon sécurisée avec quelques journalistes, dont Glenn Greenwald.
Outre l'utilisation de Lavabit par Edward Snowden, le fait que la plateforme chiffre les communications de ses membres aurait pesé dans la balance. Le gouvernement américain aurait ainsi cherché à contraindre Ladar Levison de coopérer en préparant un accès secret afin que la NSA puisse espionner les échanges transitant par ses serveurs.
"J'ai été contraint de prendre une décision difficile : soit devenir un complice des crimes contre le peuple américain, soit abandonner près de dix ans de dur labeur en fermant Lavabit. Après m'être trituré les méninges, j'ai décidé de suspendre la plateforme", expliquait Ladar Levison dans le message accompagnant la fermeture de Lavabit.
Les raisons précises ayant conduit Ladar Levison à ce choix ne sont pas connues. L'Américain aurait en effet reçu une lettre de sécurité nationale lui interdisant de s'exprimer sous peine de s'exposer à des poursuites, le privant ainsi de la liberté d'expression, pourtant consacrée dès le premier amendement de la constitution. D'où l'absence de clarté autour de cette affaire.
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