Au premier trimestre, lorsque les ventes de disques continuaient à baisser, le SNEP trouvait que l'Hadopi n'était pas efficace et qu'il fallait remplacer les avertissements par des amendes de 120 euros. Après les excellents résultats du second trimestre, le SNEP trouve finalement que la riposte graduée a beaucoup aidé. Entre les deux, l'Hadopi n'a pourtant rien changé.

Quand le marché du disque recule, la Hadopi est inefficace. Quand le marché remonte, la même Hadopi, avec les mêmes méthodes, devient soudainement efficace. Tel est en résumé le discours tenu par le Syndicat National des Editeurs Phonographiques (SNEP), qui ne s'embarrasse pas de cohérence pour expliquer les excellents résultats des maisons de disques au premier semestre 2013.

Sur les six premiers de l'année, l'industrie musicale a en effet vu son chiffre d'affaires progresser en France de 6,7 % à 217,8 millions d'euros, avec un second trimestre qui affiche à lui seul une croissance spectaculaire de 22,7 %. Même les disques physiques, que l'on croyait en voie de disparition, bénéficient d'une reprise de + 25 %. Avec 64,8 millions d'euros, le marché numérique représente désormais 30 % de l'activité, ce qui reste faible.

Aussi sur BFM Business, le patron du SNEP Guillaume Leblanc a profité de l'occasion pour saluer les effets bénéfiques de la loi Hadopi et de la riposte graduée. Il s'agit du même Guillaume Leblanc qui, il y a quatre mois seulement, demandait que les sanctions soient beaucoup plus sévères pour que la riposte graduée soit enfin efficace.

"Il y a encore 4 millions de personnes sur les réseaux P2P. C'est vraiment une concurrence déloyale qui nous impacte sur notre business", a d'abord tenu à rappeler ce matin le patron du SNEP. Mais preuve de l'incohérence totale du discours, il ajoute que le piratage "continue d'ailleurs à nous impacter puisque ça a repris ces derniers mois". Ces derniers mois, c'est-à-dire précisément les mois pendant lesquels le marché du disque a lui aussi repris ? Voilà qui tendrait à prouver qu'en effet, le piratage peut être bénéfique aux ventes, comme le disait il y a 11 ans un des tous premiers rapports sur le sujet.

"La réponse graduée ça a été une réponse pertinente (…) C'est bien parce qu'on a été les premiers en France à mettre en place un cadre juridique qui protège les droits d'auteur et les droits voisins sur Internet que ça a permis la mise en place d'un écosystème. Regardez l'explosion de la musique en ligne ces dernières années, c'est notamment dû à la mise en place de la Hadopi", dit aujourd'hui Guillaume Leblanc.

On rappellera tout de même qu'avec Hadopi, la France a fait moins bien que beaucoup de pays sans Hadopi dans le succès de son offre légale.

Ne reste qu'à attendre les autres chiffres mondiaux pour voir si la France fait figure d'exception dans la reprise, ou si le phénomène se retrouve ailleurs. 

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