Dans la bataille de communication à laquelle se livrent les quatre grands opérateurs de téléphonie mobile, une statistique est régulièrement mise en avant : la couverture de la population vivant en France métropolitaine. Par contre, Orange, Free Mobile, Bouygues Telecom et SFR sont nettement moins bavards lorsqu’il s’agit de parler de la couverture du territoire. On comprend pourquoi.
Naturellement, les opérateurs ont des raisons de vouloir couvrir certaines zones et pas d’autres : il est plus pertinent de donner la priorité du déploiement des antennes-relais dans une ville comme Paris, où vivent plus de 2,2 millions de personnes, que dans des endroits reculés de l’Hexagone et particulièrement peu peuplés. Dans ces conditions, le déploiement des réseaux est loin d’être uniforme.
Cette situation n’est pas de nature à satisfaire les élus locaux.
Dans un communiqué, six associations — l’association des maires de France, l’association nationale des élus de la montagne, l’association des maires ruraux de France, l’assemblée des départements de France, les régions de France et l’association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel — ont pris la plume pour dénoncer la stratégie nationale pour la couverture mobile du territoire.
Publié le 26 juin, le texte insiste sur trois éléments :
Tout d’abord, il réclame une « nouvelle définition des zones dites couvertes’ avec un degré de précision infra-communal traduisant la réalité de cette couverture en secteur rural ». Les signataires veulent en particulier que la mention d’une zone couverte corresponde à une zone bénéficiant effectivement d’une bonne ou très bonne couverture, en se basant sur la nouvelle échelle du régulateur des télécoms.
L’autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a en effet présenté un système indiquant quatre degrés de qualité de service : aucune couverture, couverture limitée (juste les appels téléphoniques et les SMS), bonne couverture (permet de faire de l’Internet mobile) et très bonne couverture (aucun souci à l’horizon). Testé en Nouvelle-Aquitaine, il doit être généralisé à la rentrée.
Une fois cette redéfinition de la couverture, les associations demandent que les opérateurs prennent ensuite leurs responsabilités, c’est-à-dire « en doublant au minimum le nombre de sites en secteur rural et de montagne ». Ces zones sont celles qui accueillent les zones blanches, où pratiquement aucun signal ne passe. Pour les signataires, il faut faire feu de tout bois dans ce domaine.
Ils mentionnent ainsi les « small cells », qui sont des installations plus petites mais dont le rôle n’est pas différent d’une antenne relais classique. Il s’agit d’un point d’accès à un réseau de téléphonie mobile, mais dont la portée est nettement plus limitée (moins d’un kilomètre), là où celle d’une installation standard peut atteindre des kilomètres avant d’être prise en défaut.
Enfin, les six regroupements d’élus réclament la « généralisation sur l’ensemble du territoire de la couverture de la 5G dans les cinq années suivant le premier lancement commercial de cette nouvelle génération ». À l’heure actuelle, le déploiement des toutes premières offres adossées sur le prochain standard est attendu pour 2020. Donc, il faudra que la couverture de la 5G soit assurée partout d’ici 2025.
En la matière, les satellites pourraient avoir un rôle à jouer — c’est en tout cas ce qu’espère l’agence spatiale européenne. On est toutefois encore assez loin de ce scénario : pour le moment, il est surtout question de réaménager la bande de fréquences qui sera réservée à la 5G. Quant à la mise aux enchères des blocs, elle ne devrait survenir qu’en 2018 ou 2019. Il y a le temps de voir venir.
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