Contrairement à ce que nous avions écrit en expliquant que la NSA serait peu impactée par le shutdown du gouvernement américain, il s'avère qu'en réalité, la coupure des budgets de l'administration a bien une influence sur l'agence de renseignement américaine. Mais elle n'est pas celle que l'on attendait.
En effet, le magazine Politico révèle que le Groupe d'Etude sur la Surveillance et les Technologies de Communications, qui avait été mis en place au mois d'août dernier à la demande du président Barack Obama, a dû fermer ses portes. Il devait étudier les dérives de la surveillance des citoyens par les agences américaines, et remettre un rapport au plus tard le 15 décembre prochain. Désormais, rien n'est moins sûr.
Faute de budget, le groupe composé de cinq membres, qui devait se réunir jeudi avec les dirigeants des commissions parlementaires concernées, a décidé de se mettre en veille. Les membres, qui sont bénévoles, n'ont plus la possibilité de se faire rembourser leurs frais de séjour à Washington.
La décision n'est bien sûr pas que budgétaire. Elle est aussi politique. "J'ai estimé fermement que le Congrès devrait se concentrer sur une et une seule chose, qui est de mettre fin au shutdown", a ainsi justifié Michael Morell, l'ancien directeur de la CIA, qui a décidé de mettre fin à sa participation au groupe avant-même l'officialisation de sa fermeture. "J'ai pensé qu'il était simplement inapproprié que notre groupe continue à travailler pendant que la vaste majorité des hommes et des femmes de la communauté de la surveillance sont obligés de rester sans emploi".
Un autre comité dédié aux abus de surveillance, le Privacy and Civil Liberties Oversight Board, a également dû se mettre en congé suite au shutdown.
Comme d'autres agences, la NSA a dû revoir son activité à la baisse avec le shutdown, mais dans des proportions relativement faibles. L'Agence, qui dépend du Département de la Défense, va par ailleurs profiter d'une mesure spéciale sur les effectifs de l'armée pour rappeler quelques milliers de civils qui avaient été mis en congé, lui permettant de reprendre une activité pleine et entière.
La semaine dernière, l'ancien directeur de la NSA, le général Keith Alexander, a reconnu que la NSA avait exagéré la menace terroriste pour justifier une surveillance accrue des communications.
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